La MFWA se réjouit de la décision du Président Macky Sall, le 18 mars 2024, d’exonérer les médias sénégalais de leurs dettes fiscales, estimées à plus de 40 milliards de francs CFA. En outre, le Président a déclaré une réduction de la redevance mensuelle pour les stations de télévision et de radio.
Cette décision, prise en septembre 2020, a été signée lors d’une réunion avec le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), dont les représentants ont souligné le rôle central des médias dans la promotion de la stabilité politique, la réponse aux pandémies et le développement socio-économique. Ils ont également insisté sur la nécessité d’une viabilité économique pour préserver l’indépendance des médias.
L’annulation des dettes de la presse s’inscrit dans le cadre des efforts visant à apaiser les tensions politiques au Sénégal. Une semaine plus tôt, les autorités ont autorisé la libération de dizaines de personnes, dont des manifestants, des dirigeants politiques et des activistes, qui avaient été arrêtées alors que le pays se précipitait vers l’implosion.
Les problèmes ont commencé avec l’arrestation du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, sur fond de suspicion que le président Macky Sall aurait l’ambition de se présenter pour un troisième mandat. La crise a atteint son point d’ébullition lorsque le gouvernement a reporté les élections présidentielles qui auraient dû se tenir en février.
Parmi les détenus les plus en vue qui ont été libérés figurent Ousmane Sonko et son protégé, le candidat indépendant à l’élection présidentielle Bassirou Diomaye Faye. Les deux ont été graciés le 14 mars 2024. D’autres prisonniers ont été libérés le 18 mars 2024, tous dans le cadre de ce processus de consolidation de la paix.
Le 6 mars 2024, pour faciliter la réconciliation nationale et parvenir à la concorde politique, le Parlement sénégalais a adopté un projet de loi d’amnistie présenté par le Président Sall. Ce projet de loi, qui a recueilli la majorité des voix du Parlement (94 voix pour, 49 voix contre et 3 abstentions), vise à pacifier l’espace politique et social après une période de troubles, notamment provoquée par le report de l’élection présidentielle.
Même si les autorités affirment que la loi est nécessaire pour panser les plaies et réconcilier la nation, elle a été largement critiquée comme étant un symbole d’impunité. Les défenseurs des droits de l’homme soulignent les nombreuses brutalités policières et demandent que des comptes soient rendus.
La MFWA salue l’amnistie fiscale accordée aux médias et la libération des prisonniers politiques, alors que le Sénégal cherche à restaurer la paix et la cohésion nationale. Nous espérons que le pays consolidera le processus de construction de la paix avec des élections pacifiques et crédibles le 24 mars. En particulier, nous exhortons tous les acteurs à contribuer à assurer une atmosphère propice à la couverture médiatique, tout en étant convaincus que les médias feront leur travail avec le plus grand professionnalisme.
Enfin, nous demandons instamment aux autorités de maintenir l’accès à Internet.