Le Gouvernement d’Ebonyi doit libérer le journaliste Chijioke Agwu, qui a été arrêtée pour avoir écrit un article sur la fièvre de Lassa, que le gouvernement prétend être faux et en violation de la loi de l’État sur les maladies infectieuses.
Le 17 avril 2020, le Daily Sun a publié un article écrit par Agwu sur l’épidémie de fièvre de Lassa dans l’État, basé sur les statistiques du Centre de contrôle des maladies du Nigeria (NCDC). Les autorités affirment cependant que l’article contenait de fausses informations.
Un jour après la publication de l’article, Agwu a assisté à une conférence de presse organisée par le gouvernement de l’État d’Ebonyi, au cours de laquelle le gouverneur de l’État, David Umahi, a ordonné à son garde de l’arrêter.
Le journaliste a été poussé par le garde du gouverneur et emmené au commandement de la police de l’État où il est toujours détenu. Le Premium Times a rapporté que le gouverneur Umahi a confirmé l’arrestation du journaliste en vertu de la loi sur les maladies infectieuses nouvellement adoptée lors de la conférence de presse, qui a été diffusée en direct par les stations de radio publiques de l’État.
Le 2 avril 2020, le gouverneur a approuvé la loi 005 de l’État d’Ebonyi sur le coronavirus et autres maladies infectieuses dangereuses et questions connexes. Cette loi, qui traite principalement de la restriction des déplacements, des rassemblements sociaux, du transport ou de la circulation des fournitures essentielles, telles que la nourriture, l’eau, les produits pharmaceutiques, a également criminalisé la diffusion de fausses informations sur le coronavirus et d’autres maladies infectieuses.
“La loi interdit également la transmission, ou la diffusion par un système ou un réseau informatique ou autrement de fausses informations concernant le COVID-19 au sein de l’État et d’autres maladies infectieuses dangereuses”, a déclaré le gouverneur aux médias après avoir signé le projet de loi, ajoutant que “lorsqu’une personne enfreint l’une des dispositions ci-dessus, le ou les coupables seront poursuivis conformément à la loi”.
Cet incident fait suite à une série de violations commises contre des journalistes qui ont fait des reportages sur le COVID-19 en Afrique de l’Ouest. La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a enregistré un total de 23 journalistes victimes d’arrestations, d’agressions physiques, d’amendes judiciaires et d’emprisonnement entre mars et mi-avril 2020.
La MFWA est très préoccupée par l’arrestation de Chijioke Agwu et demande sa libération immédiate. Bien que nous ne tolérions pas les fausses publications, nous pensons que c’est une pratique dangereuse et une menace sérieuse pour la liberté de la presse que les fonctionnaires de l’État procèdent à l’arrestation de journalistes en premier recours chaque fois qu’ils pensent qu’une publication de ces journalistes est fausse.
Cela dit, la MFWA exhorte les journalistes de toute l’Afrique de l’Ouest à continuer à faire preuve de méticulosité et de professionnalisme dans leurs reportages, en particulier en cette période critique de l’urgence COVID-19.
