Journée internationale des droits des femmes : Accélérer les progrès vers la parité hommes-femmes exige des approches novatrices

En Afrique, les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes demeurent lents, le continent n’étant, selon les estimations, qu’à mi-chemin de son objectif de parvenir à l’égalité des sexes d’ici 2030. Les conclusions du rapport analytique de l’indice de l’égalité des genres en Afrique (AGI) de la Banque africaine de développement pour 2023 indiquent une amélioration de la représentation économique, sociale et publique des femmes à 50,3 %, soit une augmentation de seulement 2,3 pour cent par rapport au résultat précédent de 48 % en 2019.

Au niveau sous-régional, l’Afrique de l’Ouest est à la traîne, enregistrant un score de 43,29 % dans l’IGA de 2023, en comparaison avec les 47,34 % de l’Afrique centrale, les 53,93 % de l’Afrique de l’Est et les 64,0 % de l’Afrique australe.

Avec l’adoption de son projet de loi sur la discrimination positive en 2024, le Ghana a enrichi la liste des instruments et cadres mondiaux, continentaux et nationaux visant à promouvoir l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes. Bien que la loi ghanéenne de 2024 sur la discrimination positive (Gender Equity) s’ajoute au Protocole de Maputo, à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, au Protocole de l’Union africaine sur les droits des femmes ainsi qu’à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing, aucune des cibles de l’Objectif de développement durable n° 5 des Nations unies n’est en bonne voie d’être atteinte.

Certaines parties prenantes craignent par exemple que l’égalité entre hommes et femmes dans les parlements, qui relève de l’objectif 5 des ODD, ne soit pas atteinte avant 2063, soit plus de trente ans après l’échéance de 2030 fixée pour les ODD.

Les statistiques montrent clairement que les cadres et les instruments n’engendrent pas en eux-mêmes l’égalité entre les femmes et les hommes – c’est la mise en œuvre effective qui fait la différence. Les résultats montrent également que les approches de mise en œuvre utilisées par le passé n’ont pas été suffisamment efficaces et doivent changer si l’on veut que les résultats de l’objectif 5 des ODD soient atteints à temps.

Alors que le monde commémore l’édition 2025 de la Journée internationale des droits des femmes, l’appel à l’action est simple : les parties prenantes doivent adopter de nouvelles approches ou adapter celles qui existent déjà pour accélérer la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Le thème de la commémoration de cette année, « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », réaffirme que l’égalité entre les femmes et les hommes repose avant tout sur le respect total et effectif des droits des femmes.  Pour ce faire, les femmes doivent être délibérément autonomisées.

Les médias ont joué un rôle déterminant dans les progrès réalisés jusqu’à présent. Toutefois, la lenteur des progrès signifie que toutes les parties prenantes, y compris les médias dans leur rôle de catalyseur, doivent faire davantage. Pour que les médias puissent contribuer au progrès, ils doivent eux-mêmes fonctionner de manière optimale, ce qui nécessite des espaces civiques plus libres pour les professionnels des médias, des journalistes mieux protégés et plus autonomes, ainsi que l’égalité des sexes et la prise en compte de la dimension hommes-femmes au sein des médias eux-mêmes.

En tant que partie prenante, la MFWA continue de faire de l’intégration de la dimension de genre un élément important de son travail. Guidée par son plan stratégique, qui fait de l’égalité des sexes un pilier transversal, la Fondation veille à ce que tous les programmes qu’elle organise prévoient une participation féminine d’au moins 40 %.

Ainsi, la Fondation a permis à des centaines de femmes journalistes en début de carrière d’acquérir des compétences en matière de journalisme d’investigation dans le cadre de son projet « Nouvelle génération de journalistes d’investigation » (NGIJ). La MFWA a également, par le biais de formations, donné aux femmes politiques les moyens d’amplifier leurs campagnes sur les réseaux sociaux et a formé les femmes en matière de techniques pour assurer leur sécurité en ligne. Elle a également sensibilisé les autorités au problème de la violence basée sur le genre facilitée par la technologie, qui affecte les femmes de manière disproportionnée.

La MFWA continuera d’innover dans ses efforts pour renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique de l’Ouest. Nous invitons toutes les parties prenantes de la sous-région et du monde entier à innover également dans leurs approches afin que nous puissions ensemble accélérer les progrès vers une société juste.

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