Au moins deux manifestants ont été tués lors d’affrontements entre les forces de sécurité et le cortège accompagnant les cercueils de onze personnes tuées lors d’une récente répression contre des manifestants anti-gouvernementaux.
Les affrontements ont eu lieu le 4 Novembre 2019, alors que des centaines de Guinéens ont marché derrière les cercueils des onze manifestants tués les 14 et 16 Octobre 2019.
Neuf personnes sont mortes le 14 Octobre et deux autres ont été tuées deux jours plus tard alors que les agents de sécurité réprimaient les protestations contre les plans du gouvernement visant à modifier la constitution guinéenne dans ce qui semble être une tentative de modification de la limitation des mandats présidentiels pour que le président Alpha Conde se présente pour un troisième fois.
Selon les rapports, la procession de centaines de personnes endeuillées s’est déroulée paisiblement jusqu’à ce que les choses dégénèrent lorsqu’elle arriva au rond-point de Bambeto à Conakry, près de la mosquée où les prières funèbres pour les onze personnes étaient prévues.
Certains jeunes auraient érigé des barricades et commencé à brûler des pneus pour exprimer leur colère. La police a lancé des gaz lacrymogènes sur la foule et les jeunes ont répondu avec des pierres, suivis de canons à eau, ce qui a conduit à un désordre.
Dans un communiqué de presse publié plus tard dans la journée, les autorités ont rapporté que deux personnes sont mortes parmi les manifestants.
Le meurtre de manifestants en Guinée devient de plus en plus inquiétant et les autorités doivent revoir les méthodes opérationnelles des agences de sécurité de l’Etat à la lumière des morts et des blessés enregistrés pendant ces manifestations.
Le prétexte selon lequel ces manifestations ne sont pas autorisées ou que certains manifestants se dérogent aux normes ne peut justifier les mesures de répression meurtrières parce que les forces de sécurité sont tenues à veiller à ce que leur réaction soit proportionnée et absolument nécessaire, ce qui n’a pas été le cas dans ces incidents.
La MFWA demande que des enquêtes soient menées sur les meurtres et que des sanctions appropriées soient prises à l’encontre de ceux qui se sont rendus coupables.