La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a observé avec beaucoup de consternation les récentes humiliations réservées aux journalistes couvrant les activités du président Muhammad Buhari.
De la réception des Filles Chibok mises en liberté et l’expulsion d’un reporter du journal The Punch de la présidence, à l’interdiction des médias sur la base de l’aviation militaire de Kaduna, les chargés des relations avec les médias à la présidence ont fait montre d’un certain manque de respect envers la presse et mépriser son rôle complémentaire dans les processus de gouvernance.
Le 24 Avril, Bashir Abubakar, le Responsable de la Sécurité du Président Muhammadu Buhari a confisqué les badges d’accréditation d’un reporter du journal The Punch; Lekan Adetayo et fait sorti ce dernier de la présidence.
Avant de le jeter dehors, Adetayo a été soumise à un interrogatoire intense par le Responsable de la Sécurité pendant près de trois heures de temps et l’a forcée de rédiger un autre article détaillé d’une publication précédente sur la présidence par The Punch dont l’aide de camp a trouvé non élogieux.
Malgré le fait que le Conseiller Spécial; Femi Adesina a plus tard dénier l’expulsion du reporter de la présidence, en insistant que le «President Buhari n’a nullement l’intention de museler les médias d’aucune manière», le regrettable traitement des journalistes a été répété durant la réception présidentielle des filles Chibok qui ont été libérées.
Dans un communiqué officiel au nom de l’Assistant Spécial Senior du Président en charge des relations publiques et des médias; Mallam Garba Shehu a dit que le Président recevrait les Filles Chibok à 16 heures le 10 Mai 2017, et la presse était arrivée à la présidence deux heures plus tôt.
Les bus transportant les filles arrivèrent trois heures plus tard que prévu sans que les journalistes anxieux qui attendaient depuis longtemps ne reçoivent une explication d’excuse. Pour le comble d’une soirée de déshonneur à la presse, les portails ont été fermés au nez des équipes de journalistes, à l’exception du reporter et du cameraman de la Télévision Nationale d’Etat (Nigerian Television Authority (NTA) et le photographe spécial du président qui ont été autorisés à accéder à la salle de la rencontre.
Lorsque le président rentra au pays en Mars dernier; après 49 jours de congé médical à Londres, son aide de camp n’a permis aucune interaction entre le président et les reporters qui attendaient impatiemment sur la base de l’aviation militaire de Kaduna; à leur grand stupéfaction ils ont été ignorés complètement.
Les trois incidents cités se sont produits en l’espace de trois mois, et sont par ailleurs assez fréquents de tels sortes qu’ils ne peuvent pas être passés sous silence. C’est regrettable qu’une institution si importante telle que les médias soient traités d’une telle manière grossière par la présidence. Par conséquent, la MFWA exhorte les autorités de la présidence à prendre des mesures urgentes pour remédier à la situation et restaurer la dignité et la bonne volonté des relations mutuelles entre la présidence et les médias au Nigeria.