Bien que le Burkina Faso dispose de lois garantissant la liberté d’expression, leur application est limitée par des mesures répressives. En effet, La réorganisation du Conseil supérieur de la communication (CSC) en 2023 a renforcé le contrôle étatique sur les médias, permettant la censure, les perquisitions et la suspension de certains médias. Cette situation a engendré des inquiétudes sur les risques d’abus de pouvoir et a restreint la pluralité de l’information.
Depuis 2022, la répression contre les journalistes et les voix dissidentes s’est intensifiée, conduisant à une autocensure généralisée. Les autorités ont suspendu plusieurs médias internationaux et expulsés des journalistes étrangers, tout en encourageant un discours de haine contre les médias critiques. Parallèlement, des enlèvements de journalistes, d’activistes et d’opposants politiques ont été signalés, alimentant un climat de peur et d’insécurité.
La crise sécuritaire a également fragilisé l’environnement médiatique en augmentant la précarité des journalistes et en limitant les enquêtes indépendantes. Le contrôle accru des médias et la censure ont réduit l’accès à une information diversifiée, affectant la transparence et la confiance du public envers les institutions étatiques. La peur de la répression a également paralysé les débats publics, entraînant une autocensure généralisée parmi les citoyens.
Pour restaurer la liberté d’expression au Burkina Faso, plusieurs mesures doivent être envisagées c’est-à-dire respecter les droits fondamentaux des citoyens, renforcer les cadres juridiques favorables à la liberté de la presse, mobiliser les organisations locales pour protéger les journalistes, instaurer des forums communautaires pour encourager le débat public, et inciter les médias à adopter des stratégies innovantes pour contourner la censure tout en garantissant leur sécurité.
La situation au Burkina Faso souligne une crise profonde de la liberté d’expression, menaçant les fondements démocratiques du pays. Seule une approche globale, impliquant l’État, la société civile et les médias eux-mêmes, permettra de restaurer un environnement propice à la liberté d’expression.
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