Le présentateur d’un programme très suivi sur Milo FM en Guinée, Bouya Kebe, a été condamné le 22 juin 2016, à une amende d’un million de Francs Guinéen (environ 115 dollar américain), suite à un appel en direct d’un auditeur qui avait fait des commentaires jugés offensant à l’endroit du président guinéen, Alpha Condé.
L’intervenant, Mohamed Nabo, a été condamné par contumace à un an de prison ferme. Par ailleurs, un mandat d’arrêt a été délivré contre lui.
Le correspondant de MFWA en Guinée a rapporté que, les poursuites étaient engagées contre les deux par le gouverneur de la province de Haute Guinée, Nawa Dramé, après la critique faite par Nabo à l’endroit du Président Condé dans l’édition du 6 juin 2016 du programme appelé « an gnafo » (On en parle)
Suite à la plainte portée par le Gouverneur Drame devant le Tribunal de Première Instance de Kankan, Bouya Kebe a été accusé de « complicité d’outrage au chef de l’Etat », et Nabo, « d’outrage au chef de l’Etat» Le 22 juin, le Tribunal de Première Instance de Kankan a reconnu coupables les deux accusés.
Après le procès, le journaliste, qui n’a pas bénéficié de l’assistance d’un avocat, a dit se plier au verdict, bien qu’il lui semble « ridicule.»
Le media en Guinée a vivement dénoncé le verdict. Ils ont aussi appelé au régulateur national des medias, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, HAAC à assumer ses responsabilités de surveillant des questions déontologiques au sein des media.
La MFWA joint sa voix aux appels à l’endroit de la HAAC pour qu’elle se saisisse, d’une manière proactive, de toute infraction présumée du code déontologique afin d’éviter que les hommes politiques ne s’en immiscent pour intimider les journalistes par des procès judiciaires.
Nous appelons également les présentateurs des programmes de radio à rejeter l’usage des propos indécents sur leurs plateformes.