Grand Coup de Pousse à la Liberté d’Expression – Présidente Sirleaf Soumet au Parlement un Projet de Loi pour Dépénaliser la Diffamation

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Par un acte remarquable de sens politique, la Présidente Ellen Johnson Sirleaf du Liberia a, le 20 Juillet 2017, soumis au parlement un projet de lois visant à décriminaliser les délits de presse, en particulier, la diffamation, avant la fin de son mandat.

Titré “ Un Acte pour Amender les Codes Révisés Libériens, la Loi Pénale de 1978’’,  le projet de loi devrait être étudié et voté par les députés avant leurs congés annuels en prélude aux élections générales du Liberia en Octobre 2017.

L’une des sections offensive du Code Penal-11:11(b)- que le projet vise à amender, définit comme une ‘’infraction’’ toutes publications qui imputent le crime au Président si ‘’le but de l’auteur est  donc de porter atteinte à sa réputation’’.  Section : 14 aussi définit comme un ‘’premier degré de délit’’ une telle accusation ‘’ soit par les propos verbaux, écrits ou de diffusion publique’’ contre n’importe quel autorité exécutif, judiciaire et membre du corps législatif.

Les médias au Liberia et les organisations de la société civile dans le pays et en dehors du pays telles que la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), faisaient le lobbying depuis la période de la transition post-conflit pour que ces sections soient révisées. En Mars 2014, une délégation de la MFWA, du CEMESP et World Association of Newspapers and News Publishers (ou WAN-IFRA) ont eu des discussions avec le Ministre de l’Information de l’époque; Lewis Brown, discussions au cours desquelles ces organisations ont souligné au Ministre la nécessité de la révision de ces lois sur la diffamation. Conformément aux assurances du Ministre, le Président Ellen Johnson Sirleaf a dit dans son discours à la nation en Janvier 2015 que le Liberia était prêt à décriminaliser les délits de presse et à exhorter le Parlement à approuver le projet de loi aussitôt qu’il sera soumis.

‘’Après de longs débats et révisions par des acteurs, nous sommes prêts à le soumettre, et nous exhorterons vite au vote de la loi décriminalisant les délits de presse parce que c’est une juste chose à faire,’’ a dit Président Sirleaf durant son bilan annuel d’administration.

Cependant, la soumission promise, a dû attendre pendant deux ans et demi avant d’être finalement faite le 20 Juillet 2017.

‘’Malgré son long retard, nous saluons hautement la soumission par la Présidente Sirleaf. Par conséquent, nous demandons à l’Assemblée Nationale Libérienne de voter le projet de loi avant leur vacance annuelle’’ a dit avec joie Malcolm Wleemogar Joseph, Directeur Exécutif du Centre for Media Studies and Peace-Building (CEMESP), une organisation de défense des droits des médias et partenaire national de la MFWA.

L’introduction au parlement du projet de lois vient à peine une semaine après que la Présidente Sirleaf a rassuré la direction des médias libériens que cela sera fait.

‘’Mon gouvernement demeure résolu dans ses efforts  à abroger les lois limitant la liberté d’expression et autres textes qui font partie de nos lois’’, a déclaré la Présidente dans sa réponse aux préoccupations soulevées par les dirigeants des médias libériens en matière de diffamation criminelle.

C’était durant une retraite inédite d’une journée le 14 Juillet 2017 à Buchanan, Grand Basa County, qui avait réunis le gouvernement et les médias pour des échanges d’idées et de formulations de recommandations pour améliorer le travail des médias.

Signataire à la Table Mountain Declaration qui demande de mettre fin aux lois en vigueur en matière de délits de diffamation, et ayant voté déjà la Loi sur l’Information, le Liberia est au seuil du vote d’un troisième instrument juridique nécessaire pour une presse vibrante et une autonomisation de la société civile qui exige la reddition des comptes et les prestations de service  publics efficients.

La MFWA voudrait féliciter le gouvernement de la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, les médias et les organisations de la société civile au Liberia pour avoir travaillé ensemble à cette fin, en supprimant du paysage légal médiatique du pays cette toxine majeure.

Nous souhaitons joindre notre voix à l’appel de notre partenaire; CEMESP à l’endroit de la Haute Chambre des Représentants, à la base chambre du parlement Libérien à voter le projet de loi. Nous espérons que le Sénat, à son tour le soutiendra pour préparer la voie à la Présidente Sirleaf  pour que non seulement elle signe mais aussi qu’elle termine son mandat sur une note progressiste.