Le mercredi 5 novembre 2025, Malick Aliou Maïga, journaliste à Radio Aadar Koïma, a été arrêté par la gendarmerie malienne à Gao, dans le nord du Mali. Les raisons de son arrestation demeurent floues. Il a toutefois été libéré le jeudi 6 novembre, après avoir passé une journée en détention.
La direction de Radio Aadar Koïma a publié un communiqué indiquant que : « Les raisons de son arrestation restent inconnues. La direction montre tout son soutien à Malick et sa confiance à la justice, à l’état de droit. La direction invite tout le monde au calme et aux bonnes volontés de s’impliquer afin qu’il nous revienne sain et sauf.»
Figure incontournable du paysage médiatique de Gao, Malick Aliou Maïga est un journaliste respecté et la voix emblématique de Radio Aadar Koïma. Il est largement reconnu pour son courage lors de l’occupation de Gao par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) en 2012, lorsqu’il a continué à informer le public malgré les restrictions et les menaces des groupes armés. Cette résistance lui a valu une attaque brutale de la part des membres du MUJAO, qui ont pris d’assaut la station, l’ont agressé en pleine émission en direct et l’ont laissé gravement blessé. Il a ensuite été évacué vers le Niger pour recevoir des soins.
Le professionnalisme et la résilience de Maïga lui ont valu le profond respect du public et de ses pairs au sein de la communauté des journalistes maliens. Sa récente arrestation a ravivé les souvenirs douloureux des intimidations passées et renouvelé les inquiétudes quant à l’état de la liberté de la presse dans les régions du nord du Mali, où les journalistes exercent sous menace permanente.
La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest appelle les autorités maliennes à clarifier les circonstances de cette détention, à respecter le principe fondamental de la liberté d’expression et à renforcer la protection des journalistes et des communautés qu’ils servent. L’obligation de rendre des comptes pour de tels actes est essentielle pour préserver la gouvernance démocratique et le droit du public à l’information.


