La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération d’Aziz Imorou après 19 jours de détention pour cyberharcèlement.
Imorou a été arrêté le 17 septembre 2020 après avoir publié un article sur Facebook dans lequel il dénonçait un acte d’agression présumé contre lui-même par un garde du corps d’Armand Ganse, Directeur Général de la Société de Gestion des Marchés Autonomes (SOGEMA), l’entreprise d’Etat qui gère les marchés publics.
Aziz Imorou; ancien journaliste travaillait pour l’organe de presse Informateur a raconté dans l’article que le 15 mai, il a été agressé par le garde du corps d’Armand Gansè alors qu’il prenait des photos d’un véhicule qui avait renversé un motocycliste commercial qui était étendu au sol. En prenant des photos, quatre individus l’ont battu et lui ont arraché son téléphone qu’ils ont remis à Armand GANSE.
Un jour après la publication, Imorou a été convoqué à l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) sur plainte du directeur de la SOGEMA. Après avoir été interrogé, Imorou a été traduit devant un tribunal de première instance à Cotonou. Sans rendre de jugement, le juge a placé l’accusé en détention à la prison civile de Cotonou pour diffamation.
Le 6 octobre 2020, son audience a été reprise, mais le tribunal l’a libéré au bénéfice du doute. Tout en se félicitant de la libération de leur client, Philibert Behanzin et Jean Claude Gbogblénou, les avocats de l’ex-journaliste, ont dénoncé sa détention.
“Le procureur n’avait aucune raison de le mettre sous mandat de dépôt car il a été convoqué et il a répondu normalement. Les informations mises sous presse par le journaliste étaient toutes vraies”. Selon Philibert Behanzin, a déclaré aux journalistes.
C’est la deuxième fois en dix mois qu’une influente personnalité publique provoque l’arrestation d’un individu à cause de publications en ligne qu’ils trouvent “choquantes”.
Le procureur général du Bénin, Mario Metonou, a provoqué l’arrestation, la poursuite et l’emprisonnement d’Ignace Sossou, journaliste de WEB TV en décembre 2019. Le procureur s’est plaint qu’un tweet du journaliste prétendant citer les propos qu’il a tenus lors d’une conférence étaient inexacts. Emprisonné le 24 décembre 2019, Sossou a été libéré de prison le 24 juin suite à un aboutissement heureux de son appel de la décision de justice de deux ans de prison qui lui était imposé.
Bien que la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération d’Imorou, nous condamnons sa détention illégale comme une violation des procédures pénales. La MFWA exhorte les autorités béninoises à cesser d’intimider les utilisateurs de réseaux sociaux par des poursuites frivoles en justice.