La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération de l’activiste nigérian Ibrahim Wala, condamné pour diffamation pour avoir accusé un fonctionnaire de corruption dans un post sur Facebook.
Wala a été libéré le 15 avril 2020, exactement un an après sa condamnation, dans le cadre d’une amnistie accordée par le Président Muhammadu Buhari à quelque 2600 prisonniers à travers le Nigeria, à la suite de la pandémie COVID-19.
L’activiste a été emprisonné par le juge Yusuf Halilu de la Haute Cour du Territoire de la capitale fédérale à la suite d’une plainte pour diffamation déposée par le Président de la Commission Nationale du Hadj du Nigeria, Abdullahi Mukhtar.
Wala, qui est le responsable du groupe anti-corruption Citizens Action to Take Back Nigeria, (CATBAN) devait passer sept ans en prison après avoir été condamné à 12 ans de prison au total pour diffamation, organisation d’un rassemblement illégal en convoquant l’organisation anti-corruption et incitation du public contre Mukhtar. Le tribunal l’a condamné à sept ans, deux ans et trois ans en rapport avec les accusations respectives. Les trois peines devaient être exécutées simultanément.
Cependant, la cour d’appel d’Abuja a réduit les trois peines de prison le 20 mars 2020. La peine la plus longue de sept ans, qui avait été infligée à Wala pour rassemblement illégal, a été réduite à deux ans. Ayant déjà passé un an en prison, le militant avait encore un an à purger avant la grâce présidentielle.
La MFWA se félicite de la libération de Wala, dont nous avions toujours condamné l’emprisonnement. Nous avions fait valoir que l’accusation de rassemblement illégal portée contre le militant en rapport avec le post diffamatoire présumé sur Facebook était plutôt curieuse. Plus curieusement, il a été condamné à deux ans de prison pour diffamation envers Abdullahi Mukhtar, ce qui était le principal problème, alors que le chef d’accusation de rassemblement illégal relatif au statut juridique de l’organisation que le militant dirige, a entraîné une peine de sept ans de prison.
Tout en saluant la grâce présidentielle accordée à Wala, nous demandons aux juges et aux procureurs de traiter les affaires de diffamation de manière équitable afin d’éviter de donner l’impression de persécuter la liberté d’expression.