Trois militantes arrêtées et détenues lors d’une manifestation contre le projet du troisième mandat du Président Alpha Condé, ont retrouvé leur liberté après avoir passé 19 jours en détention à la prison centrale de Conakry.
Nene Camara, Yarie Camara et Mariam Diallo, toutes trois militantes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le groupe qui coordonne la campagne nationale contre le troisième mandat, ont été reconnues coupables d'”incitation directe à la foule” lors de la manifestation du 19 février 2020 à Bonfi, dans la banlieue de Conakry. Elles ont cependant été condamnées à six mois de prison avec sursis chacune, ce qui leur a évité de purger une peine de prison.
La décision du tribunal de première instance de Mafanco, le 9 mars, a été saluée par Thierno Souleymane Barry, l’un des avocats des trois femmes accusées.
“Nous sommes satisfaits car la place de ces dames n’est pas à la prison, mais plutôt auprès de leurs familles”, a déclaré l’avocat de la défense.
Les trois militants rejoignent une longue liste de victimes de la répression des autorités guinéennes contre les groupes et les individus opposés à la tentative du président Alpha Condé de supprimer la limitation des mandats de la constitution guinéenne par un référendum controversé pour lui permettre de se présenter pour un troisième mandat. Plusieurs manifestants ont été tués, détenus ou menacés lors de violentes représailles contre les opposants au programme du troisième mandat.
Bien que le MFWA se félicite de la libération de trois militants, nous condamnons leur détention pendant 19 jours comme une violation de leurs droits. Nous demandons donc instamment aux autorités guinéennes de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la répression en cours contre les manifestants.