Togo : Le rappeur arrêté réapparaît dans une vidéo d’excuses virale sur les réseaux sociaux

Le rappeur togolais Tchala Essowè Narcisse, plus connu sous le nom d’Aamron, a été arrêté le 26 mai 2025 après avoir critiqué le régime du président Faure Gnassingbé dans des vidéos et publications diffusées sur les réseaux sociaux. Il avait également appelé à une mobilisation prévue le 6 juin, jour anniversaire du chef de l’État.

Aamron est resté en détention jusqu’à la diffusion, le 5 juin, d’une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux. Dans celle-ci, l’artiste exprime ses regrets pour avoir utilisé des propos qu’il qualifie lui-même « d’outrageants et insultants » à l’égard du président, et présente ses excuses.

Dans la même vidéo, Aamron révèle avoir été transféré dans un établissement psychiatrique à Zébé, à environ 50 kilomètres à l’est de Lomé, à la suite d’un diagnostic de « dépression sévère » posé par la police. Un gendarme a déclaré que le rappeur n’était pas pleinement maître de ses facultés au moment de son interpellation.

Cette version est toutefois catégoriquement rejetée par ses proches ainsi que par plusieurs figures de l’opposition, qui affirment qu’Aamron ne présentait aucun trouble mental au moment de son arrestation. Selon eux, il a été arrêté uniquement pour ses prises de position critiques et son activisme.

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) s’inquiète de cette arrestation et des circonstances entourant la vidéo d’excuses du rappeur, jugée suspecte.

La Constitution togolaise garantit le droit à la liberté d’expression. Arrêter un artiste pour avoir exprimé son opinion sur la gouvernance du pays, et le contraindre à présenter des excuses, comme semblent l’indiquer les circonstances de son interpellation et les témoignages de ses proches est inacceptable.

La MFWA appelle donc les autorités togolaises à abandonner toutes les charges retenues contre Aamron, et à mettre fin à toute forme de harcèlement ou d’intimidation à son encontre, ainsi qu’à l’égard de toute autre voix critique dans le pays.

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