La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’agression perpétrée contre Emmanuel Christian Thorli, rédacteur en chef du Night Watch Newspaper, et demande aux autorités de Sierra Leone d’enquêter sur cette affaire afin de traduire les auteurs en justice.
Emmanuel a été passé à tabac le 11 septembre 2022 par des membres du personnel de l’Université de Njala (NU) à Ebo, une communauté située dans l’arrondissement rural ouest de Waterloo, en Sierra Leone. Le personnel de la NU semblait mécontent des propos que le journaliste avait tenus plus tôt en hommage à son défunt collègue, Ralph Simeon Sesay, ancien rédacteur en chef du Night Watch Newspaper et ancien chargé des relations publiques de l’Université de Njala.
La déclaration controversée, selon les rapports, était un conseil qu’il avait donné à son ami du vivant de ce dernier : “you know say Njala na institution wae dorti eh ?”, c’est-à-dire “tu sais que Njala est une institution répugnante”.
Emmanuel a raconté qu’après avoir rendu hommage à son défunt collègue, il a été invité à l’extérieur de l’église New Life Ministries International Waterloo Fellowship Church par Ayuba Koroma, responsable adjoint des relations publiques de l’université Njala, pour discuter avec certains membres du personnel de l’université.
À sa grande surprise, ce qui devait être une discussion a rapidement tourné au vinaigre lorsqu’il a refusé de se plier aux ordres de ses agresseurs qui lui demandaient de retourner dans l’église et de retirer les propos qu’il avait tenus plus tôt.
Fort heureusement, Emmanuel Thorli a été secouru par d’autres journalistes et des cadres de l’Association des journalistes de Sierra Leone (Sierra Leone Association of Journalists, SLAJ) qui ont tous assisté aux funérailles de leur défunt collègue. Le rédacteur en chef du Night Watch Newspaper a également déclaré à la MFWA qu’il avait pu bénéficier de soins médicaux après l’attaque.
Le SLAJ, par la voix de son président, Ahmed Sahid Nasralla, a publié une déclaration condamnant l’agression et appelant l’administration de l’université de Njala à enquêter sur l’incident et à prendre les mesures appropriées.
Emmanuel a confié à la MFWA que, bien que l’incident ait été signalé à la police, il ne se sent pas en sécurité car il pourrait être à nouveau attaqué.
En dépit du fait que cet incident ne relève pas de la liberté de la presse, il s’agit certainement d’une attaque grossière contre le droit à la liberté d’expression de Thorli. La MFWA se joint donc au SLAJ pour condamner l’agression du journaliste. Tout en exprimant notre soutien à Emmanuel Christian Thorli, nous demandons aux autorités de l’Université de Njala d’enquêter et de veiller à ce que Thorli reçoive justice.