Niger: Des journalistes de nouveau arrêtés pour diffusion d’informations erronées en lien avec les services de renseignement

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne la double arrestation de trois journalistes à Agadez, dans le nord du Niger, pour avoir prétendument diffusé des informations erronées sur la coopération du pays avec la Russie et la Turquie dans le domaine du renseignement. Les journalistes de Sahara FM, Hamid Mahmoud, Mahaman Sani et Massaouda Jaharou, ont été arrêtés deux fois en deux jours après avoir discuté à l’antenne d’un rapport publié par un média étranger.

Les journalistes ont été interpellés une première fois le 8 mai 2025 après que leur station a diffusé un article publié à l’origine par le média en ligne LSI Africa, basé en France. L’article, publié le 7 mai, affirmait que le Niger avait discrètement mis fin à sa coopération en matière de renseignement avec la Russie et la Turquie en raison de l’inefficacité de l’équipement fourni par ces derniers. L’article indiquait également que le Niger avait annulé un partenariat d’urgence avec une société marocaine prétendument liée à une société française, en invoquant des préoccupations concernant l’influence occidentale.

Après des heures d’interrogatoire, les journalistes ont été présentés au parquet. Le 9 mai 2025, un juge a ordonnée leur libération ne voyant aucune raison de les maintenir en détention.

Toutefois, cette remise en liberté a été de courte durée. Selon Air Info Agadez, groupe auquel appartient Sahara Fm, les trois journalistes ont été de nouveau arrêtés dans la nuit du 9 au 10 mai 2025.

Contactés par la MFWA, les responsables de la Sahara FM ont déclaré que lors des interrogatoires, les gendarmes ont surtout insisté sur les raisons ayant poussé la radio à relayer L’article de LSI Africa, tout en suggérant que les journalistes avaient été payés pour diffuser cette information.

La MFWA condamne fermement le harcèlement continu de Hamid Mahmoud, Mahaman Sani et Massaouda Jaharou, et appelle les autorités nigériennes à respecter la liberté de la presse. La nouvelle arrestation des journalistes en dépit de l’ordonnance de libération rendue par un juge est profondément troublante. Nous demandons instamment au gouvernement de ne pas utiliser les tensions diplomatiques avec les pays occidentaux comme prétexte pour s’en prendre aux médias indépendants ou supprimer le journalisme critique.

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