Deux journalistes nigériens ont recouvert la liberté après avoir passé 12 jours en garde à vue. Le 16 mai 2016, Ali Soumana et Moussa Dodo, respectivement fondateur et directeur de publication du journal Le Courrier , ont été remis en liberté par le tribunal de Haute Instance de Niamey avec trois mois de sursis.
Les deux ont été arrêtés et détenus le 4 Juin 2016 suite à la publication les 19 Mai et 2 Juin dans leur journal d’un scandale relatif aux concours de recrutement à la Fonction Publique. La publication avait nommée la Première dame, le Ministre du Pétrole, le Président de la Cour Constitutionnelle, le Chef d’Etat Major Général des armées, entre autres hauts gradés qui auraient demandé que certains candidats aux concours soient privilégiés.
Un troisième professionnel de la presse, Idrissa Maiga, propriétaire de l’imprimerie qui assure l’impression du journal Le Courrier, a été aussi arrêté le 6 juin 2016.
Le 8 Juin 2016, Soumana et Dodo ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Niamey après audition alors que Maiga était remis en liberté provisoire.
Le 10 Juin 2016, le Procureur Général près du Tribunal de Grande Instance de Niamey a réclamé un an de prison ferme contre Soumana et Dodo. Les deux, de meme que Maiga, sont poursuivis pour divulgation de documents issus d’une perquisition.
Les journalistes ont soutenu que les documents qu’ils avaient publiés étaient de notoriété publique, ayant été présentés devant le tribunal lors du procès contre les cadres impliqués dans le scandale.
Le jugement éventuel de 16 juin qui a remis les journalistes en liberté est une évolution positive. Force est de remarquer, cependant, que les actes posés par la police et l’instance judiciaire du Niger sont regrettables, d’autant plus que les lois du pays ne prévoient pas la poursuite criminelle de délits commis par voie de la presse.
MFWA appelle alors l’instance judiciaire du Niger à respecter la constitution du pays qui reprouvent la poursuite pénale des délits de la presse