La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) salue les récents développements positifs en Mauritanie au cours de la semaine passée où l’internet a été restauré et des journalistes ainsi que des activistes politiques ont été libérés après les élections présidentielles du 22 Juin 2019 dans le pays.
Le 15 Juillet 2019, Ahmed Ould Wedia, journaliste de la chaine privée de télévision Al-Mourabitoune, a été libéré après 12 jours de détention. Le journaliste, qui était aussi Vice-Président de l’organisation anti-esclavage SOS Esclaves, avait été arrêté par les forces de l’ordre à son domicile le 3 Juillet lors de la répression des dissidents suite aux protestations contre les résultats des élections.
Connu pour ses remarques critiques sur le gouvernement du Président Mohamed Ould Abdel Aziz, Ould Wedia a eu de nombreux démêlées avec les autorités par le passé. En 2017 par exemple, son programme très suivi était suspendu pendant un mois par l’autorité de régulation des médias, la Haute Autorité de la presse et de l’Audiovisuel(HAPA), qui l’avait accusé de « promotion du séparatisme » suite à sa dénonciation répétée de l’esclavage dans le pays.
La MFWA a aussi apprécié la mise en liberté de Camara Seydi Moussa, directeur de publication du journal La Nouvelle Expression et Samba Thiam, un leader de l’opposition politique. Les deux ont été arrêtés dans des incidents séparés le 24 Juin et libéré le 3 Juillet.
Des policiers en civil ont mené une raide sur le domicile de Camara et ont emporté son ordinateur et tous les téléphones cellulaires dans sa maison. Le journaliste, critique ardent du gouvernement, a été amené et détenu dans un endroit inconnu.
Dans un autre sens plutôt positif, le gouvernement a le 3 Juillet, restauré la connexion internet après qu’il l’ait coupé le lendemain de l’élection présidentielle du 22 Juin pour réprimer les contestations des résultats du scrutin.
En Mauritanie où la presse écrite a été clouée pendant plus d’un an, les journaux en ligne et les réseaux sociaux représentent une source d’information de grande valeur. La restauration de l’internet est donc un coup de souffle majeur, en particulier en cette période cruciale de la transition démocratique du pouvoir en Mauritanie d’un leader à un autre.
En louant la restauration de l’internet et la libération des journalistes et les activistes, la MFWA exhorte les autorités en Mauritanie à libérer les autres dissidents et activistes anti-esclavage y compris Mohamed Ould M’kheitir, qui dépérit en prison pour des blasphèmes, malgré la décision de mise en liberté de la cour d’appel.
Nous exhortons aussi le Président entrant à donner une place privilégiée aux questions de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes dans son programme de développement.