Il y deux ans jour pour jour, alors qu’Ebola faisait ravage en Guinée, trois journalistes et cinq autres individus ont été tués par une bande dans le village de Womey.
A l’anniversaire de ce évènement tragique survenu le 16 septembre 2014, la MFWA évoque les mémoires des trois journalistes tués; Facely Camara, un reporter de Radio Liberté FM in Womey ainsi que Molou Chérif et Sidiki Sidibé, respectivement journaliste et technicien à la radio communautaire de Nzérékoré (quelques 50 km de Womey). Le trois ont été tués alors qu’ils accompagnaient une équipe en pleine campagne de sensibilisation sur Ebola.
Nous rendons également hommage aux cinq autres membres de l’équipe dont un professionnel de la santé publique et un religieux. Les cinq personnels comprenaient Moriba Touré, sous-Préfet de Womey, Dr Ibrahima Fernandez, Directeur Préfectoral de la Santé de N’Zérékoré; Dr Ibrahima Saliou Barry, Directeur Général Adjoint de l’hôpital régional de N’Zérékoré; Pépé Kpogohomou, Chef du Centre de Santé de Womey et Moïse Mamy, Pasteur évangéliste.
Incités par des rumeurs selon lesquelles l’équipe de santé publique serait arrivée pour propager le virus d’Ebola parmi la population, des villageois armés de pierres, bâtons et machettes ont attaqué le groupe. L’assaut s’est soldé par la mort de huit membres de l’équipe. Heureusement, d’autres membres du groupe s’en étaient tirés, quoique avec d’horribles blessures.
La MFWA reste attristée par la mort des journalistes et les cinq autres. Néanmoins, nous sommes encouragés par le fait que les autorités guinéennes ont assuré la justice aux victimes en condamnant à perpétuité 11 des auteurs des meurtres. Les tueurs ont été condamnés le 21 Avril 2015.
Nous appelons les medias en Guinée à collaborer avec les professionnels de santé pour soutenir les campagnes sur la prévention d’Ebola. La MFWA exhorte également tous les gouvernements en Afrique de Ouest à doter le media de ressources nécessaires et à l’accompagner pendant les épidémies pour assurer aux citoyens des informations de santé précises et fiables. Finalement, nous réitérons notre appel aux organes de media, ainsi qu’aux institutions, tant privées que publiques, qui accueillent les professionnels de media, de prendre toute dispositions nécessaires pour les sécuriser, particulièrement quand ils sont en train de couvrir les sujets sensibles.