La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’agression commise par des agents de sécurité sur deux journalistes et appelle les autorités libériennes à sanctionner les auteurs de manière appropriée.
Le 29 juin 2022, les journalistes Emmanuel Kollie de la radio publique ELBC et Amos Korzawu de Fortune TV auraient été battus par deux officiers de la police nationale libérienne à Foya, dans le comté de Lofa (au nord-ouest du Liberia). Les journalistes ont déclaré avoir été agressés et battus devant le poste de police alors qu’ils couvraient des affrontements entre des partisans de deux partis politiques, notamment l’Unity Party (UP) et la Coalition for Democratic change (CDC).
Les journalistes ont déclaré que les officiers de police ont d’abord tenté de les intimider avant de les agresser physiquement. Les officiers ont menacé de les abattre tout en disant : « Halte ! Si quelqu’un bouge, nous allons tirer. C’est ainsi que nous nous sommes arrêtés et que nous avons été agressés », a déclaré Emmanuel Kollie à la MFWA. Il a ajouté qu’il était dans l’agonie et luttait pour surmonter la douleur de l’agression.
Son collègue, Amos Korzawu, a déclaré que leurs assaillants ont braqué leurs armes sur eux malgré le fait qu’ils aient décliné leur identité de journalistes. Au cours de la conversation téléphonique avec la MFWA, le journaliste a raconté qu’il a été menacé d’être abattu s’il ne s’enfuyait pas. Les deux reporters, terrifiés, se sont enfuis dans leur hôtel et sont partis le lendemain matin pour Monrovia, la capitale du Liberia. M. Kollie a été particulièrement affecté par l’incident. Il a dû prendre un congé pour suivre un traitement médical.
« Nous travaillons tous pour l’amélioration de la société. Nous ne devrions pas être intimidés, agressés ou battus parce que nous faisons notre travail », a déclaré M. Kollie.
D’après les victimes, les équipements de protection portés par les policiers ne leur ont pas permis de les identifier. Cependant, Emmanuel Kollie a déposé une plainte. Les enquêtes seraient en cours, selon ce qui lui a été dit.
Le Liberia se rendra aux urnes en 2023, et l’atmosphère politique est déjà tendue. Les affrontements entre les partisans des partis politiques deviennent courants. La police du comté aurait arrêté sept membres de partis politiques en rapport avec les affrontements. Les militants des partis qui seraient issus des deux partis politiques dominants, le CDC et l’UP, sont descendus dans la rue, revendiquant la victoire pour chacun de leurs partis.
La MFWA appelle les autorités à mener une enquête approfondie sur ces incidents et à poursuivre les auteurs. Les journalistes ne doivent pas être empêchés de faire leur travail. Tout en exhortant les autorités à ne pas abuser des droits des militants qui ont été arrêtés dans le cadre des affrontements, nous souhaitons attirer leur attention sur la culture croissante de l’impunité pour les violations de la liberté de la presse.