Le 16 février 2024 marque le 28e jour de l’arrestation et détention du journaliste guinéen Sékou Jamal Pendessa.
La détention de ce journaliste chevronné a suscité une vive émotion dans les milieux des médias et en dehors, et l’organisation syndicale guinéenne a menacé d’organiser une grève nationale s’il n’était pas libéré.
Pendessa est secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), une organisation de professionnels des médias enregistrée auprès du Syndicat des travailleurs de la Guinée (STG), le syndicat national du pays. Il a été arrêté le 19 janvier 2024 et accusé de manifestation non autorisée et de publication de données susceptibles de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité.
Les accusations portées contre lui découlent d’une publication appelant les journalistes et le public à manifester contre le gouvernement qui brouille les ondes des stations de radio et restreint l’accès à l’internet. Tous les défilés publics étant formellement interdits dans le pays depuis 2022, la déclaration du secrétaire général du SPPG appelant à une manifestation a été jugée comme une violation du décret de la junte. Le journaliste a donc été incarcéré à la prison centrale de Conakry.
Les acteurs des médias ont mis en place une défense juridique vigoureuse pour le journaliste et ont refusé tout dialogue, exigeant la libération inconditionnelle de leur collègue. La date limite du 16 février pour la libération de Pendessa étant dépassée aujourd’hui, le syndicat national STG s’apprête à paralyser le pays par une grève nationale.
Abdoulaye Cissé, directeur de la communication du SPPG, a déclaré à la MFWA par messagerie que « s’il [Pendessa] n’est pas libéré le 16 [février 2024], le mouvement syndical guinéen a décidé d’aller en grève, c’est-à-dire une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national ».
Tout en appelant les manifestants potentiels à rester courtois, nous attendons des agences de sécurité qu’elles fassent preuve de professionnalisme et de pondération dans leur réponse aux cas de débordements qui pourraient se produire, plutôt que se servir de ces situations pour user de brutalité. Le gouvernement, en tant qu’entité ayant la responsabilité ultime d’assurer l’harmonie sociale du pays, doit remettre Pendessa en liberté et ouvrir le dialogue avec les médias afin de mettre fin aux tensions inutiles.