Le 5 Août 2019, les autorités du district de la ville de Sanguoine, dans la partie ouest de la Côte d’Ivoire, dans la municipalité de Man, ont refusé aux partisans du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), un droit de réunion pacifique en rejetant leur demande de tenir une manifestation publique.
Les organisateurs ont, le 2 Août 2019, écrit aux autorités de Sangoine, à environ 600 km d’Abidjan, pour les informer de leur projet de manifestation. Après avoir attendu en vain une réponse, les organisateurs ont décidé de faire le suivi aux premières heures du 5 Août, le jour de l’événement. A leur grande surprise, les autorités ont nié avoir reçu un tel avis, ajoutant que le rassemblement prévu pour installer l’un des dirigeants locaux du PDCI ne pouvait avoir lieu.
“Le Vendredi 2 Août, nous avons déposé le premier courrier au bureau du maire. Ce lundi matin, nous étions encore à la mairie pour réitérer notre demande d’événement. Mais, à notre grand étonnement, le maire oppose son refus. Nous sommes dans un pays démocratique et ces choses doivent cesser”, a déclaré Troh Ferdinand, l’un des organisateurs du rassemblement.
Selon le site d’information 7info.ci, le maire de Savoine, Dion Remi, a refusé de donner des explications sur l’interdiction lorsqu’ il a été contacté.
Pendant ce temps, les forces de sécurité ont été déployées pour disperser les centaines de sympathisants du PDCI qui s’étaient rassemblés à la Place Garnison, le lieu de l’événement.
C’était la deuxième fois en une semaine que les autorités ivoiriennes bafouaient le droit de réunion pacifique des citoyens. Le 1er Juillet, la police de la ville d’Adzopé a arrêté Valentin Kouassi, président de la branche jeunesse du PDCI, après avoir organisé une manifestation politique le 23 Juin pour dénoncer certaines politiques de la Commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire.
La MFWA condamne ces violations du droit à la liberté de réunion et de manifestation pacifique garanti par la Constitution de la Côte d’Ivoire et les nombreux protocoles et traités que le pays a ratifiés sur les droits civils et politiques.
En suggérant aux organisateurs des manifestations de reconsidérer le calendrier et le lieu qu’ils proposent, un refus unilatéral de sanction de tels rassemblements sans aucune base légale est inacceptable et constitue une menace pour la liberté d’expression et de réunion qui sont des éléments essentiels de la démocratie. Nous appelons donc les autorités ivoiriennes à faire preuve d’une plus grande tolérance à l’égard de l’expression d’opinions divergentes dans les manifestations publiques.