La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne l’agression de la journaliste Joyclyn Wea par une aide du Président George Weah, et trouve décevant le fait que la présidence du Liberia n’ait pas réagi face à cet incident honteux.
Cleopatra Cummings, adjointe du chargé de protocole du président Weah, a agressé le 28 juin 2022 Joyclyn Wea, une journaliste du journal New Republic. Madame Cummings, juste après sa condamnation à trois ans d’emprisonnement, a attaqué la journaliste pour l’avoir prise en photo dans un tribunal de Monrovia.
Par ailleurs, Mme Cummings avait été condamnée pour avoir agressé avec une lame de rasoir un enseignant lors d’une altercation dans une école à Barnesville.
Wea, la journaliste judiciaire du New Republic, était au tribunal pour couvrir les procédures, y compris les condamnations à un mois et trois mois de prison respectivement de la journaliste Bettie K. Johnson Mbayo et de son mari dans un incident n’ayant aucun lien avec le travail de Mbayo en tant que journaliste.
« J’ai pris une photo d’elle au moment où elle sortait de la salle d’audience avec sa fille. C’est à ce moment que sa fille m’a vu et a attiré l’attention de sa mère. Elles ont toutes deux commencé à me poursuivre. J’ai décidé de courir vers les bureaux des chroniqueurs judiciaires pour pouvoir protéger mon téléphone, car je ne voulais pas qu’elle le détruise. Je suis entrée dans le bureau avant elle et j’ai jeté mon téléphone dans la poubelle », Confia Wea à la MFWA lors d’une conversation téléphonique.
« Elles m’ont tenu par les vêtements et m’ont tiré. D’autres journalistes, des shérifs et des avocats sont entrés dans le bureau et m’ont arraché sortie des griffes de Mme Cummings et de sa fille. Ils lui ont demandé si elle savait que j’étais journaliste. Elle a répondu qu’elle savait que je l’étais, mais que je n’avais pas le droit de la prendre en photo », a ajouté la journaliste agressée qui a précisé qu’un de ses homologues du journal FrontPageAfrica a pris une courte vidéo de l’incident.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’agression de la journaliste qui accomplissait un devoir légitime d’intérêt public. Bien que l’acte de violence de Mme Cumming à l’encontre de la journaliste n’ait pas eu lieu dans le cadre de ses fonctions d’assistante protocole présidentielle, nous attendons du bureau du président qu’il exprime publiquement son aversion pour cette conduite honteuse.
Le silence de la présidence du Liberia sur cet incident reflète une culture croissante d’impunité pour les attaques contre les journalistes au Liberia. Par exemple, le 29 juin 2022, les journalistes Emmanuel Kollie de la radio d’État ELBC et Amos Korzawu de Fortune TV ont été battus par deux officiers de la police nationale du Liberia à Foya, dans le comté de Lofa (partie la plus septentrionale du Liberia). Les journalistes ont déclaré avoir été agressés et battus devant le poste de police alors qu’ils couvraient des affrontements entre des partisans du Parti de l’unité (UP) et de la Coalition pour le changement démocratique (CDC).
Le 19 février 2022, le journaliste Franklin Doloquee de FrontPageAfrica interviewait des commerçants dans les rues principales de Gompa, à Ganta, dans le comté de Nimba, lorsqu’il a été brutalement agressé par le Commissaire Nelson Korquoi. Le journaliste s’était approché du commissaire pour l’interroger sur les plaintes des commerçants concernant sa gestion. Korquoi s’est emporté, a attrapé le journaliste par le col de sa chemise et l’a frappé au visage avant de s’emparer de son téléphone portable.
Au vu de ce qui précède, la MFWA appelle les autorités libériennes à prendre des mesures pour mettre fin à l’impunité des attaques contre les journalistes. Le pays se dirige vers des élections l’année prochaine et a besoin que les journalistes se sentent en sécurité afin d’assurer la couverture primordiale des campagnes et du processus électoral.