La police en Gambie a tué par balle deux personnes et blessé plusieurs autres dans la répression d’une manifestation.
Le 18 Juin, les résidents du village de Faraba, proche de la capitale Banjul, ont manifesté contre les activités d’exploitation du sable d’une société privée dans leur communauté. L’Unité de Police d’Intervention (PIU) qui a été déployée pour contrôler la foule, s’est affrontée avec les protestataires et ont fait usage de balles réelles sur les manifestants. Dans le processus, deux personnes ont été abattus tandis que sept autres ont été blessées.
L’Inspecteur Général de la Police a dit dans un communiqué que la police déployée sur le site n’était pas autorisée à faire usage d’armes à feu.
Le Président gambien, Adama Barrow a appelé au calme et ajouté que “trois policiers armés sont en détention.” Le communiqué publié par la présidence a aussi dit que “ordre a été donné à ce qu’une investigation appropriée sur l’affaire soit menée aussi vite que possible.”
Parallèlement, Pa Modou Bojang, un journaliste couvrant les évènements sanglants, a été brutalisé et détenu par la police. Son enregistreur a été aussi saisi. Il aurait pris refuge lorsque la police a commencé par tirer. Cependant, un policer l’a aperçu dans sa cachette et a commencé par l’agresser.
“L’un des éléments de la police est venu par derrière et m’a demandé ce que je faisais là. Il m’a giflé lorsque je lui ai dit que je suis journaliste,” a dit Bojang. La bastonnade est devenue plus intense voire même brutale quand d’autres policiers l’ont rejoint pour me frapper. J’ai été blessé à la tête et à la gencive aussi bien que sur d’autres parties de mon corps.”
Le journaliste a été par conséquent amené au Poste de Police de Brikama et détenu pendant près de six heures avant d’être relâché. Cependant, il n’a pas pu récupérer son enregistreur audio auprès de la police. Bojang s’est plus tard rendu à l’hôpital pour des soins médicaux.
L’incident a été condamné à travers le pays. Dans un communiqué, le Secrétaire Général de Gambia Press Union, Saikou Jammeh a dit: “Ces attaques constituent un recul pour les efforts de la liberté de la presse en Gambie. Nous prendrons toutes les mesures appropriées et nécessaires pour assurer à ce que les auteurs de cette attaque soient traduits devant la justice et que le journaliste soit dédommagé.”
La MFWA est également préoccupée à propos de cet incident sanglant en Gambie qui a pourtant connu des avancées encourageantes dans l’environnement de la liberté de la presse au cours de l’année passée. Nous demandons aux autorités de mener des investigations approfondies sur ces attaques et d’assurer justice pour toutes les victimes pour envoyer un message clair aux auteurs que l’ère de l’impunité en Gambie est révolue. Nous exhortons le gouvernement à, comme mesure d’urgence, reformer la police et les services de sécurité pour s’assurer à ce que les manifestations soient contrôlées dans le respect des normes internationales sur la protection des droits de l’homme.