La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est profondément préoccupée par les policiers qui ont pris d’assaut la station de radio privée Roots FM basée à Monrovia, entraînant ainsi la fermeture temporaire de la station.
L’organisation partenaire de la MFWA au Libéria, CEMESP, rapporte qu’un groupe d’agents de police, accompagnés de shérifs ont, le 10 octobre 2019, défoncé les portes et interrompu la radio populaire, et très critique, “Costa Show”, pendant son émission.
Le rapport indique que les shérifs ont débranché les fils électriques du bâtiment qui abrite la station de radio après avoir franchi la porte d’entrée. Cela s’est produit alors que l’émission, largement écoutée, appelait en direct les partisans à résister à la police. Des images vidéo de l’incident montrent les agents du Groupe d’appui et du Groupe d’intervention d’urgence de la police libérienne ainsi que les shérifs emportant deux téléviseurs, des ordinateurs de bureau et plusieurs documents de la station radio.
Aucune raison officielle n’a été donnée pour justifier l’action de la police. Cependant, beaucoup pensent que la fermeture de Roots FM est une tentative pour intimider et bâillonner la station de radio qui a été est très critique envers le gouvernement de George Weah.
L’approche de la station a souvent fait l’objet de critiques de la part de certains médias, l’Union de la presse du Libéria (PUL) décrivant récemment le “Costa Show” et un programme pro-gouvernemental rival sur la liberté FM comme des “ragots”. Le PUL a également appelé le Gouvernement libérien à prendre des mesures contre les deux stations rivales.
Le directeur exécutif du CEMESP, Malcolm Joseph, a condamné l’invasion de Roots FM à la manière d’un commando et a appelé à une procédure régulière. Malcolm a également qualifié de malavisé l’appel lancé par le PUL à l’État pour qu’il réglemente les violations de l’éthique des médias.
Pendant ce temps, une foule soupçonnée d’être de fidèles auditeurs de Roots FM a lancé des jets de pierres dans le bâtiment qui abrite Freedom FM, propriété de la NSA, en représailles de la fermeture de leur station favorite, et cinq personnes ont été blessées lors de l’échange de pierres.
La MFWA se joint au CEMESP pour condamner l’invasion de Roots FM et sa fermeture par la police. Dans un État démocratique, on s’attend à ce que les gouvernements fassent preuve de tolérance à l’égard des opinions dissidentes et critiques et qu’ils aient recours à des moyens juridiques pour obtenir réparation pour toute infraction. Nous demandons donc la réouverture immédiate de la station et la remise en état du matériel et des documents saisis.