Des forces d’ordre armés ont empêché une manifestation pacifique de protestation des partisans des partis d’opposition à Cotonou en les frappant et en les dispersant à coup du gaz lacrymogène.
Le 1er Avril 2019, des centaines de partisans des partis d’opposition, dont les Forces Cauries pour un Bénin émergent (FCBE) de l’ancien président Yayi Boni, Restaurer l’Espoir (RE) et le Parti pour la libération du peuple (PLP) ont pris d’assaut les rues pour protester contre les tentatives d’exclusion de leurs partis des élections parlementaires au Bénin prévues pour le 28 avril 2019.
Les manifestants ont toutefois été brutalisés par les forces de sécurité alors qu’ils se dirigeaient vers le siège de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Plusieurs manifestants ont été blessés par les forces de sécurité qui ont utilisé des matraques pour les frapper et ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.
«Le déploiement de l’armée et de la police est déplorable pour la démocratie. Des personnes ont été blessées à la tête à la suite de coups; l’armée a brutalisé la population », a déploré Guy Mitokpè, secrétaire général du parti RE.
Le 17 Septembre 2018, le gouvernement béninois avait adopté la loi n ° 2018-23 de 17 sur la Charte des partis politiques, qui introduit de nouvelles réglementations. La nouvelle loi exige des partis politiques qu’ils présentent un certificat de membre en règle délivré par le ministère de l’Intérieur. De nombreux partis politiques ont vu leurs demandes concernant ledit certificat rejetées par le ministère, les empêchant ainsi de s’enregistrer auprès de la commission électorale pour participer aux scrutins parlementaires.
Après des critiques répétées sur la situation et des appels à un moratoire sur la mise en œuvre de la nouvelle réglementation, les partis de l’opposition concernés ont appelé leurs partisans à manifester, et leur grande dam pour être agressés.
La MFWA condamne le recours excessif à la force par la police pour disperser des manifestants pacifiques. Nous exhortons les autorités à traduire les éléments de la police concernés devant la rigueur de la loi et demandons à tous les parties prenantes concernes d’user du dialogue pour résoudre les problèmes afin de permettre la tenue d’élections inclusives et crédibles au Bénin.