La Police a arrêté et détenu un activiste politique; Frank Kwaku Appiah pour avoir prétendument insulté Nana Akufo-Addo, le Président de la République du Ghana.
Frank Appiah, communément connu sous le nom d’Appiah Stadium, un auditeur et intervenant à la radio et commentateur acharné allié au parti d’opposition National Democratic Congress, aurait dit dans un audio largement diffusé que le Président est un fumeur de marijuana.
Suite à la diffusion de l’audio sur les réseaux sociaux, le Commandant de Police de la Région d’Ashanti a arrêté l’activiste à Kumasi le 26 Septembre 2017 et l’a transféré par la suite au quartier général du Département d’Investigation Criminelle(CID) à Accra pour des interrogatoires.
Tout en condamnant les propos abusifs et honteux d’Appiah sur le Président comme étant honteux vis-à-vis de la tradition ghanéenne de politesse à l’endroit des personnes âgées et les leaders, nous le trouvons injuste qu’il soit arrêté, menotté et présenté comme un vulgaire criminel.
En tant qu’ardent défenseur de la liberté d’expression, et ayant supervisé l’abrogation de la loi sur le Délit de Diffamation en étant Procureur Général de la République en 2001, le Président Akuffo-Addo serait embarrassé par l’action de la police. Nul doute que la Présidence a désavoué l’acte de la police et a indiqué qu’elle n’a nullement l’intention d’attenter une poursuite en justice contre Appiah Stadium.
L’action de la police est un retour aux années de ‘’la culture du silence’’ que les ghanéens ont consigné dans les pages sombres de leur histoire politique en choisissant de supprimer le délit de diffamation criminelle au profit de plaintes civiles en diffamation.
L’arrestation et la détention de l’activiste politique et sa présentation les mains menottés comme un vulgaire criminel pour ses propos, porte un coup à la réputation du Ghana en tant que l’un des pays progressiste dans le monde en ce qui concerne la liberté d’expression.
La MFWA salue sa remise en liberté d’Appiah Stadium et la décision bienveillante du Président de lui pardonner. Nous exhortons aussi l’Inspecteur général de la Police à rappeler à l’ordre les agents de la police qui ont abusé des droits de l’activiste.