La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de l’ordonnance rendue par la Cour suprême de la Guinée le 28 Novembre 2019 portant sur la réouverture de deux stations de radio qui ont été fermées par la Haute Autorité de la Communication (HAC), l’autorité de régulation des médias du pays.
Le 30 Octobre 2019, la HAC a retiré les licences de Radio Continental FM et Ado FM, toutes deux basées à Conakry. Cette action faisait suite à une plainte du ministère de l’Information et de la Communication selon laquelle les deux stations de radio auraient installé illégalement leurs émetteurs sur les installations de l’organe public de radiodiffusion, la Radiotélévision Guinéenne (RTG). En raison du retrait de la licence, les stations de radio ont été fermées depuis lors.
Bien que les directeurs des médias concernés aient accepté les accusations portées contre eux, ils ont insisté sur le fait que le retrait de leur licence constituait une sanction excessive. Ils ont donc porté l’affaire devant la Cour suprême pour obtenir réparation.
Dans sa décision préliminaire rendue le 28 novembre 2019, le tribunal a ordonné un sursis à l’exécution de la décision de l’organisme de réglementation jusqu’à la décision finale dans cette affaire. Cela signifie que la décision du HAC ne devrait pas prendre effet tant que l’affaire soumise au tribunal n’est pas réglée.
Compte tenu du rôle crucial que jouent les médias dans la promotion de la démocratie, de la transparence et de la responsabilité, leur fermeture à titre de mesure punitive doit être une mesure de dernier recours et dans des cas extrêmes.
A cet égard, la MFWA considère que la décision du tribunal est progressiste et protectrice de la liberté de la presse et du droit à l’information des milliers de Guinéens qui dépendent des deux stations de radio pour se tenir informés et pour contribuer au discours public sur les questions nationales importantes qui affectent leur vie.
Tout en félicitant la décision du tribunal, nous tenons à réitérer l’appel que nous avons lancé précédemment aux parties concernées pour qu’elles recherchent un règlement à l’amiable de cette impasse.