La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération sous caution du rédacteur en chef de Whatsup News, David Tamakloe, et demande l’abandon des charges retenues contre lui.
Tamakloe a été accusé de publication de “fausses nouvelles” et a été libéré sous une caution de 10 000 GHC (environ 1 800 $) et deux garanties par un tribunal de première instance à New Edubiase dans la région d’Ashanti au Ghana le 8 octobre 2020. L’affaire a été ajournée au 22 octobre 2020.
Le 7 octobre 2020, des officiers de police ont pris d’assaut les bureaux de l’agence de presse en ligne à Accra et ont arrêté Tamakloe, à cause d’une publication sur sa plateforme. La police aurait également saisi le téléphone portable d’un correspondant de Whatsup News et l’aurait forcé à effacer la photo qu’il avait prise lors de l’arrestation de Tamakloe.
Le Whatsup News avait rapporté que certaines populations de New Edubiase dans la région d’Ashanti harcelaient des membres des communautés établis et perçus comme sympathisants du Congrès démocratique national (NDC), parti d’opposition, lors de l’exercice national d’inscription des électeurs en juillet.
Une station de radio locale, Edubiaseman FM, a discuté du sujet lors de son émission matinale, ce qui a conduit à la convocation de l’animateur de l’émission matinale pour aider la police à établir la vérité sur cette allégation. L’animateur de l’émission matinale a ensuite mentionné la plateforme de David Tamakloe comme source d’information.
La police de New Edubiase a ensuite invité David en juillet pour qu’il vienne aider aux enquêtes, mais elle a prétendu qu’il n’avait pas honoré ses invitations. Frustrée par ce développement, la police s’est alors rendue au tribunal pour obtenir un mandat d’arrêt contre le journaliste.
Le président de l’Association des éditeurs de journaux privés du Ghana (PRINPAG), Edwin Arthur, a déclaré à la MFWA que, selon l’avocat de David, ladite histoire émanait d’une conférence de presse organisée par les cadres du NDC de ladite circonscription.
Le directeur des élections du Congrès national démocratique (NDC), Elvis Afriyie Ankrah, a également fait les mêmes allégations lors d’une conférence de presse au siège du parti à Accra.
“Whatsup News avait fourni à la police d’Edubiase le communiqué de presse du NDC et d’autres éléments de preuve fournis par le NDC pour étayer ses allégations de discrimination ethnique”, a déclaré Raphael Ofori-Adeniran, directeur de la rédaction du journal, dans un article.
Lorsqu’il a été contacté, le commandant de la police du district de New Edubiase, DSP Francis Ackah, a confirmé à la MFWA que son équipe avait “arrêté Francis Kwame Konu qui a lu l’article à la radio”. Il a ajouté que Konu et Tamaklo seront tous deux mis en accusation le 22 octobre.
C’est la deuxième fois en quatre mois que la police intimide des journalistes à propos de leurs publications. Le 3 juin 2020, le Département des enquêtes criminelles (CID) du Service de police du Ghana a convoqué et interrogé Kofi Adomah d’Angel FM sur sa vidéo YouTube. La police a déclaré que les prédictions du journaliste sur le contenu du discours du président Akuffo-Addo, le 31 mai 2020, à l’intention des Ghanéens, étaient trop précises pour être une simple coïncidence, et a fait pression sur lui pour qu’il révèle ses sources.
L’arrestation de David Tamakloe, à la manière de la gestapo, ravive également les souvenirs de l’arrestation et de la détention de deux journalistes du journal en ligne Moderngha.com le 17 juin 2019. Des agents de la sécurité nationale ont pris d’assaut le bureau du journal à Accra et ont arrêté le rédacteur en chef et saisi des ordinateurs pour une publication critique sur le ministre de la sécurité nationale du Ghana.
La MFWA considère l’arrestation de Tamakloe et Konu comme malcontreuse et demande l’abandon complet des charges.