La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération du blogueur Mohamed Ali Ould Abdel Aziz et des journalistes Abdou Ould Tajeddine et Cheikh Ould Mami et appelle les autorités mauritaniennes à abandonner toutes les charges retenues contre eux.
Les trois avaient été arrêtés entre le 22 et le 26 janvier 2020 pour avoir produit et diffusé une vidéo critiquant le président Mohamed Cheikh El Ghazouani et son gouvernement.
Le blogueur Mohamed Ali Abdel Aziz a été arrêté par la police après avoir publié la vidéo sur les médias sociaux. Il a été détenu au siège de la sécurité des services de l’Etat, à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie. Suite à son arrestation, le ministère de la sécurité en Mauritanie a publié une déclaration, accusant le blogueur de cyber-délits.
“[Mohamed Ali Adbedl Aiz] est accusé d’avoir utilisé un programme informatique pour produire et diffuser des enregistrements contenant des insultes et des appels au racisme et à la haine en contradiction flagrante avec nos valeurs sociales, les enseignements de notre sainte religion et les lois en vigueur dans le pays”, disait le communiqué.
Le 22 janvier, les forces de sécurité ont retrouvé et arrêté Abdou Ould Tajeddine, un cameraman et producteur vidéo travaillant pour la chaîne privée Sahel TV. Le 26 janvier 2020, une troisième personne, un journaliste indépendant, Cheikh Ould Mami, a également été arrêté en relation avec la production et la publication de la vidéo critique.
Aziz, Tajeddine et Mami ont été maintenus en détention jusqu’à leur libération le 27 janvier 2020. Le communiqué du gouvernement qui a annoncé leur libération n’a pas indiqué les conditions de leur remise en liberté ni précisé l’état d’avancement de l’affaire.
Le MFWA se félicite de la libération d’Abdel Azziz, Tajeddine et Mami et condamne leur arrestation en premier lieu. Nous considérons l’arrestation des journalistes comme une tentative d’intimidation et de découragement des critiques du régime. Nous demandons aux autorités mauritaniennes d’abandonner toutes les charges retenues contre les trois hommes et de cesser tout acte de harcèlement à leur encontre.