La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est très préoccupée par la mise à sac d’une radio privée à quelques jours des élections à la magistrature suprême au Benin.
La prorogation de 45 jours du mandat du Président Patrice Talon, qui était arrivé à terme le 05 Avril 2021, suite à la révision de la Constitution du 11 décembre 1990, a engendré divers soulèvements et actes de vandalismes au Bénin.
La nuit du 06 Avril, un peu après minuit, ont éclaté des manifestations dans le pays suite à l’appel à manifester de la part de certaines figures de l’opposition en exil. Des pneus ont été incendiés sur la place de l’Etoile rouge à Cotonou, des voies obstruées dans la zone de l’université d’Abomey-Calavi, et des mobilisations d’opposants ressenties dans plusieurs autres villes du pays, soit à Porto-Novo, Parakou, Savè et Tchaourou.
Plusieurs infrastructures ont été vandalisées et saccagées au cours de ces manifestations. Par exemple, à Parakou, la principale ville située à plus de 410 Km au nord de Cotonou, les manifestants ont mis à sac un siège d’un des partis soutenant le parti au pouvoir.
Urban FM, une radio privée, dont est actionnaire Charles Toko le maire-adjoint de Parakou, a également été saccagée et pillée par les manifestants parce qu’elle est présumée être un organe de propagande du pouvoir en place.
La chaine de radio a fait ce constat sur sa page Facebook. « La nuit de ce Lundi 05 Avril la radio URBAN fm. Ils ont tout détruit et même emporté des matériels de travail. Ainsi que sa chaîne numérique Partenaire la 2MC TV. »
Revenant sur les faits, le promoteur de la radio, Angelo Ahouanmangnan, confie à la presse locale à Cotonou qu’il a été réveillé à l’aube du 6 avril par l’un des responsables de Urban Fm qui l’a informé du saccage total des locaux de la radio. Il s’agissait d’une foule de jeunes émeutiers qui ont pris d’assaut le siège d’Urban FM à Parakou et ont tout « vandalisé sur leur passage : studios, régie, bureaux et l’ensemble du matériel technique et informatique ».
Tout en dénonçant la violence des manifestations éparses au Bénin, La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement ces débordements qui pourraient mettre en danger des vies innocentes et servir de prétexte pour l’utilisation excessive de la force par les autorités contre les manifestants et à la violation de leur droit à manifester pacifiquement.
La FMWA exhorte par ailleurs les autorités à enquêter sur l’attaque menée contre l’organe de presse et à poursuivre au pénal les responsables de ces actes de vandalisme.