La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est profondément préoccupée par le sort d’Obinna Don Norman, propriétaire et directeur de rédaction du journal The Realm News, qui a été arrêté et détenu par la police dans l’État d’Abia, et demande sa libération immédiate.
Obinna a été arrêté le 1er Mars 2019 alors qu’il participait à une émission politique en direct sur Flo FM, une radio locale basée à Umahia, la capitale de l’État d’Abia, au sud-est du Nigeria. Le journaliste est depuis incarcéré à la prison Afara Ibeku à Umuahia, et le tribunal lui a refusé sa libération sous caution à deux reprises lorsqu’il a comparu. Obinna aurait diffamé et harcelé le sénateur Theodore Orji de l’État d’Abia le 21 Mars 2018. Cependant, les chefs d’accusation de l’affaire ne précisent aucun article relatif aux prétendues infractions du journaliste contre M. Orji. Et pourtant, il a été inculpé de cyber harcèlement criminel en vertu de la loi sur la cybercriminalité de 2015 du Nigéria et des lois de 2009 relatives à la lutte contre le terrorisme et aux enlèvements de l’État d’Abia.
“Les accusations constituent des représailles pour les reportages et critiques du gouvernement de l’Etat d’Abia par Norman. Elles constituent une tentative de faire taire la presse avant les élections au poste de gouverneur qui auront lieu le 9 Mars”, a déclaré Rotimi Akinola, rédacteur en chef de Realm News.
L’avocat du journaliste, Uzosike Bam, a indiqué qu’il saisirait à la Haute Cour fédérale, et d’ajouter qu’il espère que son client sera libéré.
«Nous avons fait un argument très convaincant, cependant, le tribunal a refusé d’assumer sa compétence. La prochaine chose à faire est donc de contacter la haute cour fédérale – une juridiction supérieure, afin d’obtenir sa mise en liberté sous caution, conformément aux instructions du tribunal d’instance “, a déclaré l’avocat Uzosike Bam.
La MFWA condamne l’arrestation et la détention d’Obinna Norman comme une tentative de faire taire les voix dissidentes. Nous sommes particulièrement préoccupées par le fait que le journaliste ait été arrêté alors qu’il participait à une discussion à la radio, ce qui témoigne d’un manque de respect flagrant à l’égard des auditeurs, de la station de radio hôte et de la fraternité des médias en général. Nous appelons les autorités de l’État d’Abia à libérer le journaliste et à abandonner toutes les accusations frivoles portées contre lui.