La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se joint aux groupes de défense de la liberté de la presse et à la communauté des médias au Nigéria pour rejeter les nouvelles conditions relatives à l’accréditation des médias pour la couverture des activités de l’Assemblée nationale.
Selon un communiqué publié par Emmanuel Agada, Directeur de l’Information à l’Assemblée Nationale, le 20 Mai 2019, de nouvelles exigences draconiennes en matière d’accréditation à la presse pourraient toucher plus d’une centaine de maisons de presse, un scénario que la MFWA considère comme une censure.
Les directives portent sur environ 20 critères, y compris de disposer d’une agence de presse ayant un bureau fonctionnel à Abuja ; avec au moins cinq personnels de rédaction publiant tous les jours et durant les week-ends. Les autres conditions requises sont la preuve d’une publication de 40000 exemplaires de journaux tous les jours et 5 000 vues pour les médias en ligne. Les organisations de médias doivent également fournir leur certificat de constitution et leurs déclarations d’impôts des deux dernières années pour pouvoir être accréditées.
La mesure a été rejetée par les principaux acteurs des médias au Nigéria. Le syndicat national des journalistes nigérians (NUJ) a déclaré que cette mesure allait à l’encontre de l’esprit d’une presse libre et a demandé à l’Assemblée nationale de retirer les directives dans les 24 heures.
«Nous rejetons cette atteinte brutale à nos droits constitutionnels de diffuser librement des informations. Il ne peut pas tenir », a déclaré Christopher Isiguzo, président de l’Union nationale des journalistes nigérians (NUJ).
La secrétaire générale de la corporation nationale des rédacteurs en chef, Mary Atolagbe, a déclaré: «Le syndicat trouve cela vexatoire, irrespectueux et draconien. C’est une tentative sournoise de bâillonner la presse dans une démocratie et cela ne peut pas tenir. “
La MFWA estime que les conditions d’accréditation sont excessivement lourdes. De ce fait, la direction de l’Assemblée Nationale traite les organisations de médias et les journalistes qui couvrent l’Assemblée depuis des années comme des indésirables. Nous nous joignons donc à la communauté des médias nigérians pour condamner cette mesure et exhorter les autorités à abandonner ces mesures et à négocier de nouveaux accords d’accréditation avec toutes les parties prenantes.