Les autorités de la Mauritanie ont perturbé les réseaux sociaux sur fond de répression des protestations des partis d’opposition suite aux élections présidentielles controversées dans le pays.
La connexion sur les téléphones mobiles a été bloquée autour de la mi-journée du 23 Juin 2019, rendant impossible à la population de faire des appels ou d’accéder aux plateformes des applications des réseaux sociaux. Par conséquent, Facebook, Twitter, WhatsApp, Viber, Youtube, et entre autres applications ne pouvaient être accédées. La perturbation fait suite à la montée des tensions dans le pays après que Mohamed Ould Ghazouani, candidat du parti au pouvoir, s’est déclaré vainqueur des élections tenue la veille.
Ni le gouvernement ni les sociétés de télécommunications n’ont commenté sur la perturbation qui est perçue comme une tentative de prévenir la mobilisation de l’opposition pour contester les résultats des élections.
Ceci est la troisième fois en un mois que les autorités en Mauritanie ont violé les droits à la liberté d’expression en ligne. L’internet avait été bloqué du 27 au 31 Mai 2019 durant les examens nationaux d’entrée au cours secondaire du premier et deuxième degré. La mesure, qui a été justifiée comme nécessaire pour empêcher les tricheries, a été répétée du 10 au 13 Juin 2019 lors des examens du Baccalauréat.
La MFWA trouve la perturbation des réseaux de communication comme un acte flagrant de censure qui viole le droit de la population à recevoir les informations et à exprimer leurs opinions.
Nous sommes également préoccupées par les arrestations arbitraires et les détentions des sympathisants de l’opposition par la police qui ont pris d’assaut les bureaux de Biram dah Abeid et Kane Hamidou Baba; deux candidats de l’opposition, et ont détruit leurs équipements y compris les ordinateurs.
Selon les reportages des médias, deux des candidats malheureux; Mohamed Ould Maouloud et Sidi Mohamed Ould Boubacar ont déploré l’action de la police.
“Nous dénonçons les attaques contre les sièges de Kane Hamidou Baba et de Biram dah Abeid. Nous dénonçons aussi le fait qu’il y a eu des arrestations massives injustes et injustifiées”, s’indignaient les opposants auprès de Radio France Internationale(RFI).
La MFWA condamne également les violations qui ont suivi les élections qui se sont pourtant déroulées pacifiquement en Mauritanie. Nous exhortons les autorités à libérer les sympathisants et membres de l’opposition illégalement arrêtés par la police. Nous appelons aussi le gouvernement à s’assurer qu’il n’y ait plus d’autres violations, en particulier au cours des marches de protestations prévues par l’opposition le 27 Juin 2019.