La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) appelle les autorités guinéennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du Docteur Faya Millimono et ses droits à la liberté d’opinion.
Le 20 février 2025, le Docteur Faya Millimono, président du parti d’opposition Bloc Libéral (BL), a révélé à des journalistes venus assister à une conférence de presse qu’il devait animer qu’il était contraint de l’annuler après avoir reçu une menace de mort le jour même. Bien qu’il n’ait pas divulgué l’identité des auteurs de cette menace, son ton sérieux a marqué les témoins présents.
Au début de la transition, cet opposant avait apporté un certain soutien aux actions des militaires au pouvoir. Cependant, il est devenu très critique envers le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) après avoir constaté́ leur volonté́ de se maintenir au pouvoir. Le Docteur Faya Millimono organise régulièrement des conférences pour exprimer son point de vue sur le déroulement de la transition guinéenne. Selon nos sources, ses prises de position pourraient être à l’origine des menaces qu’il reçoit.
Des menaces de mort, peuvent devenir des portes ouvertes vers d’autres actions encore plus graves. Compte tenu du contexte répressif actuel en Guinée avec de récents enlèvements et disparitions, en plus d’un bilan annuel qui décrit l’ état de la liberté d’expression comme « sombre », les menaces reçues par Dr Faya, confirme l’environnement d’insécurité dans lequel les voix critiques exercent.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest condamne avec la plus grande fermeté les menaces et intimidations contre les voix critiques et appelle les autorités à garantir leur sécurité. Ce type d’action, visant à bâillonner les opinions des acteurs civils, viole les lois internationales sur la liberté d’expression, notamment l’article 19, alinéas 1 et 2, du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, qui stipule : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la liberté d’expression […] ».
Ces menaces peuvent être perçues comme une tentative d’intimidation visant à réduire au silence un opposant critique du régime en place. Dans un État qui aspire à une transition démocratique crédible, de tels actes doivent être fermement condamnés et faire l’objet d’une enquête sérieuse. Nous appelons donc les autorités guinéennes a enquêter sur les menaces afin de trouver et traduire en justice les auteurs.