Guinée : Un ancien membre du Conseil national de la transition enlevé et violemment agressé

Avocat guinéen, ancien président de l’Ordre des avocats et ex-membre du Conseil National de la Transition (CNT), Mohamed Traoré a été enlevé et brutalement agressé dans la nuit du 20 au 21 juin 2025. Connu pour ses critiques ouvertes à l’égard tant du régime en place que de l’opposition, Traoré a été sauvagement battu pendant plusieurs heures.

Selon des témoignages familiaux et des sources médiatiques, des assaillants cagoulés sont arrivés à son domicile tard dans la soirée du 20 juin. Bien qu’ils ne l’aient pas attaqué immédiatement, l’un d’eux a giflé sa fille lorsqu’elle a tenté d’intervenir.

Pendant sa détention, Mohamed Traoré a été soumis à des actes de torture d’une extrême violence. Une déclaration de l’Ordre des avocats de Guinée a révélé qu’il a été plaqué au sol, fouetté jusqu’à 500 fois, roué de coups, étouffé avec un tissu et menacé de mort. L’un des assaillants lui aurait déclaré : « Si cela ne tenait qu’à moi, je le tuerais et ça s’arrêterait là ». Les agresseurs ont qualifié cette attaque d’« avertissement », en représailles à la récente démission très médiatisée de Traoré du Conseil national de la transition (CNT) et à ses prises de position publiques sur les difficultés de gouvernance en Guinée.

Traoré a finalement été retrouvé abandonné dans la ville de Coyah, à environ 50 kilomètres de la capitale, Conakry. Il était grièvement blessé et a dû être transporté d’urgence à l’hôpital pour y recevoir des soins médicaux intensifs.

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne avec la plus grande fermeté cette attaque barbare contre Mohamed Traoré, ciblé uniquement pour avoir quitté le CNT et exprimé ses opinions sur la situation en Guinée.

Nous exigeons que le gouvernement guinéen engage, en toute urgence, une enquête sur l’agression dont a été victime Mohamed Traoré et veille à ce que tous les auteurs soient identifiés et traduits en justice. Nous appelons également l’ensemble des acteurs des droits humains en Guinée et en Afrique de l’Ouest à se joindre à cet appel afin de faire pression sur le gouvernement guinéen pour que cette attaque contre Mohamed Traoré ne devienne pas un énième cas d’impunité.

Les auteurs de cet acte odieux doivent être identifiés et traduits en justice sans délai. Ne pas agir face à ce crime ignoble reviendrait à tolérer la violence contre la liberté d’expression citoyenne et à encourager de futures exactions.

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