Les médias guinéens ont réagi vivement à leur exclusion d’un dispositif mis en place dans le cadre d’un accord national de réconciliation pour dédommager les victimes des récentes violences politiques.
La Guinée a été plongée dans une vague de violence politique en 2012 et 2013 qui a entrainé des milliers de meurtres et la mutilation de la population aussi bien que des actes de vandalismes et de pillages de biens privés et publics alors que le pays vivait une transition difficile de l’ère post Lansana Conte, leader de long date.
Un dialogue (Septembre-Octobre 2016) entre le gouvernement et les partis politiques de l’opposition a débauché sur l’accord selon lequel l’Etat devrait payer des compensations aux victimes et familles des victimes du carnage de 2013. Cependant, l’accord ne couvre pas les incidents similaires de 2012 et les attaques sur les médias.
Dans une déclaration publiée le 13 Octobre 2016, le groupe de média AFIC Vision a exprimé son mécontentement quant au « caractère exclusif » de l’accord.
La declaration signée par signée par Sanou Kerfalla Cisse, le Directeur Général du groupe AFIC Média, qui est aussi le président de l’union des diffuseurs privés, l’UTERGUI, a indiqué que l’exclusion des organes de médias affectés en ce qui concerne l’accord de dédommagement « relève d’un flagrant mépris en l’encontre de notre groupe et de toutes les victimes outre celles de 2013 seules retenues par le fameux accord.»
Elle a poursuivi pour mémoire que, du 21 à 22 Septembre 2012, les équipements du journal Le Diplomate, de la radio Sabari FM, du magazine féminin Les Amazones et des cinq sites internet avaient été saccagés par une foule déchainée des manifestants de l’opposition. Les dégâts sur les installations et les équipements se sont évalués à 2,5 milliards de franc guinéens ($271,665). Cela a mis conséquemment frein au projet de télévision Sab TV et la radio LOVE FM en plus d’une perte de 108 emplois.
Le groupe a menacé de poursuivre l’Etat devant les instances judiciaires.
La MFWA exhorte les autorités de la Guinée à étendre les compensations aux victimes des violents incidents politiques de 2012. Nous appelons le gouvernement à dialoguer avec les organisations des médias qui ont été affectées par les émeutes de 2012 et 2013 pour assurer l’équité et permettre à ces médias de recouvrer leurs pertes.