Deux journalistes mauritaniens arrêtés et détenus sur des accusations en diffamation ont été condamnés par la cour correctionnelle de Nouakchott à payer des amendes.
Babacar Baye N’Diaye, webmaster de Cridem, et Mohamdi Ould Saibott, directeur de publication de Taqadoum, tous des journaux en ligne, ont été accusés de diffamation et condamnés le 6 Septembre 2018. Ils paieront chacun une somme de 900,00 Ouguiya Mauritanien (à peu près 2500 $ US) au plaignant, Jemal Ould Mohamed Taleb.
Ils doivent aussi payer l’équivalent de 50 $ US chacun pour les frais de justice et publier la décision de la cour dans trois journaux ″de large diffusion à leur dépens″.
N’Diaye et Saibott ont été détenus le 8 Août et relâchés le 15 Août suite à une plainte en diffamation de Jemal Ould Mohammed Taleb, un Mauritanien vivant en France. La plainte portait sur un article qui a été originellement publié par le magazine Monde Afrique, lequel article a été repris par les deux journaux nationaux en ligne dans leurs publications.
La MFWA se dit déçue par la détention préventive des deux journalistes et leureventuelle condamnation. . Nous trouvons que les amendes sont excessives, étant donné la fragilité économique des médias en Mauritanie. Par exemple, les travailleurs de l’imprimerie nationale qui imprime tous les journaux dans le pays en guise de subvention gouvernementale, sont en grève depuis des mois, paralysant ainsi le secteur de la presse ecrite. De surcroit, plusieurs chaines de télévisions et de radios font face à de nombreux défis financiers dans le pays et ont été fermées pour non-paiement des redevances.