La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) exprime sa profonde préoccupation et condamne fermement l’arrestation de l’activiste Vincent Djiropo, ainsi que celle de Dominique Mensah et de plusieurs manifestants pacifiques.
Le 14 décembre 2024, Vincent Djiropo, membre de la communauté Winnin, a été interpellé par la gendarmerie de San Pedro avant d’être placé sous mandat de dépôt le 18 décembre pour des accusations de « trouble à l’ordre public » et de « diffusion de fausses informations par des moyens numériques ».
L’arrestation de M. Djiropo découle de sa résistance continue à la privatisation de la forêt de Monogaga, où le ministère des Eaux et Forêts a accordé des concessions foncières. Cette forêt revêt une grande importance pour les communautés locales qui en dépendent depuis plus de 600 ans. Ces communautés s’y opposent car elles perçoivent cela comme un accaparement de terres qui met en péril leur mode de vie, leur patrimoine culturel et leurs terres ancestrales.
Le 16 décembre, Dominique Mensah, un autre membre clé de la communauté Winnin, qui se dresse contre les tentatives d’accaparement sa terre, a été arrêté à son bureau à Abidjan par la brigade de recherche, puis transféré à San Pedro, où il est toujours en attente de son audition.
Dans un climat de tensions croissantes, 18 autres personnes, parmi lesquelles des jeunes autochtones de la communauté Winnin et des membres allogènes, ont été arrêtées alors qu’elles manifestaient pacifiquement pour exiger la libération des deux leaders.
La MFWA rappelle que la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement sont garantis par l’article 11 de la Constitution ivoirienne, qui stipule que « la liberté de réunion et de manifestation est garantie par la loi ». Ces arrestations arbitraires constituent une tentative d’intimidation et une atteinte grave aux libertés fondamentales.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest exhorte les autorités ivoiriennes à garantir un environnement propice à l’exercice des libertés fondamentales et à mettre un terme à toute forme de répression contre les voix dissidentes, surtout les activistes qui réinsistent aux tentatives de les spolier de leurs droits sur leurs terres ancestrales et leurs sources subsistance.