Un tribunal d’Ouagadougou a condamné un cyber-activiste à deux mois de prison ferme pour avoir critiqué la gendarmerie nationale.
Le jugement prononcé par le tribunal le mardi 3 juillet, 2018 fait suite à l’arrestation de Toure le 14 Juin 2018 et sa détention pendant deux semaines en lien avec son commentaire sur Facebook dans lequel il dénonçait le commandement paramilitaire du Burkina Faso d’avoir négligé un gendarme qui a été blessé en service.
Dans ladite publication, Toure dénonçait la hiérarchie militaire pour sa prétendue négligence à l’égard d’un gendarme «qui a risqué sa vie pour la sécurité nationale».
Le correspondent de la MFWA a dit que Toure a été condamné pour ″atteinte à l’ordre public″ tandis que deux autres chefs d’inculpation″ participation à la démoralisation des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et ″incitation des FDS a conspirer contre la sécurité de l’Etat″ ont été abandonné. Le procureur avait requis un an d’emprisonnement.
Les avocats de Touré ont rejeté la décision et ont indiqué qu’ils interjetteront un appel.
″Il n’y a pas eu d’offense. Ceci n’est pas une très bonne mesure pour la liberté. Même au temps de (Blaise) Compaoré, il y avait une certaine liberté″, a dit Prosper Farama, l’avocat principal de la défense.
L’arrestation et la détention de Touré pendant deux semaines sur les charges d’incitation des forces armées à la révolte sont assez fallacieuses. Et sa condamnation est préjudiciable aux conditions de la liberté d’expression au Burkina Faso qui a cependant fait des progrès significatifs au cours des années récentes en ce qui concerne le respect de la liberté de la presse, la liberté d’expression et l’accès à l’information.
MFWA dénonce alors la condamnation de Naim Toure et appelle aux autorités burkinabés de revenir sur la décision controversée.