La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest condamne fermement l’arrestation du journaliste-reporter Luc Pagbelguem, de la chaîne de télévision privée BF1, et appelle les autorités à le libérer immédiatement.
Le lundi 24 mars 2025, deux agents du Conseil national de sécurité (CNS) ont fait irruption dans les locaux de la chaîne de télévision BF1 aux alentours de 16h30. Selon un communiqué officiel publié sur la page Facebook de la chaîne, les deux agents ont demandé à interroger le journaliste Luc Pagbelguem au sujet d’un reportage qu’il a publié sur le Congrès de l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB), qui s’est tenu le 21 mars 2025.
Le communiqué indique que Luc Pagbelguem a été emmené dans un véhicule appartenant aux agents du CNS, qui ont prétendu qu’il s’agissait d’un simple interrogatoire. Aucune autre information n’a été fournie quant à l’endroit où il a été emmené ou à la durée prévue de l’interrogatoire.
Plus tôt dans la journée (24 mars 2025), le président et le vice-président de l’AJB, Guezouma Sanogo et Boukary Ouoba, avaient également été arrêtés par des agents de la National Intelligence Agency et emmenés vers des destinations inconnues. Ni leurs médias ni leurs familles n’ont eu de nouvelles d’eux après leur arrestation.
La Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest trouve ces arrestations et détentions dans des lieux inconnus très inquiétantes et demande la libération immédiate et inconditionnelle du journaliste Luc Pagbelguem, ainsi que de Guezouma Sanogo et Boukary Ouoba. L’organisation appelle également les autorités burkinabés à mettre fin à la répression croissante qui s’abat sur les citoyens et les médias du pays par le biais d’arrestations injustifiées et d’enlèvements de personnes critiques.
Au lieu de supprimer les opinions dissidentes, la MFWA demande au régime de la junte d’accepter la diversité des points de vue et de fournir des répliques ou des contre-récits lorsqu’ils pensent que les médias donnent une image erronée de la situation dans le pays.