Plusieurs pays en transition dans la région Afrique de l’Ouest font mieux que le Ghana en termes de donner preuve d’un engagement plus fort en matière de la gouvernance transparente.
Un certain nombre de pays de la région, qui ont enduré des années de guerres civiles ou sont en transition des crises politiques récentes ont autorisé leurs citoyens à jouir d’un droit légal d’accès à l’information publique et de revendiquer la responsabilité. Ils ont accompli ceci à travers le passage des lois portant le droit d’accès à l’information (DAI).
Le tout dernier pays à rejoindre la ligue des états de la région qui ont démontré un engagement à une gouvernance transparente à travers le passage d’une loi DAI est le Burkina Faso. Le Parlement de transition du pays a adopté la loi DAI le lundi 31 août 2015. Le Burkina Faso devient donc le 7e pays ouest africain et le 17e en Afrique d’avoir en place une loi portant la liberté d’information (LdI).
L’adoption de la loi DAI par le Parlement de transition du Burkina Faso est considérée comme un engagement audacieux et significatif de la bonne gouvernance compte tenu du fait que le pays passe par un processus de restauration démocratique après le renversement de l’ancien régime du président Blaise Compaoré en Octobre 2014.
D’autres pays en transition qui ont démontré leur engagement de réaliser une gouvernance transparente à travers l’adoption d’une loi DAI sont le Libéria, la Guinée, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire.
Dans le cadre de ses efforts envers la reconstruction 15 ans après la guerre civile, le Liberia adopta une loi DAI en 2010. De même, la Sierra Leone, qui a subi une guerre civile brutale ainsi que les défis de gouvernance post-conflit, garanti à ses citoyens les droits légaux d’accéder à l’information publique par l’adoption d’une loi DAI en 2013.
La Guinée, qui fait preuve également des vagues de crises politiques depuis deux décennies, garantie à ses citoyens le droit d’accéder à l’information à travers le passage de la loi en 2010. Malgré ses crises politiques turbulentes il ya moins de cinq ans, la Côte d’Ivoire a également garanti à ses citoyens le droit d’accéder à l’information publique et la demande de responsabilité en adoptant une loi DAI en 2014.
Les gouvernements ont souvent cité les défis de sécurité pour expliquer pourquoi il leur manque la volonté de passer un projet de loi DAI. De manière significative, en dépit des défis de sécurité posés par des groupes fondamentalistes au Nigeria et au Niger, ces deux pays garantissent à leurs citoyens le droit d’accéder à l’information par l’adoption des lois DAI en 2011.
Le Ghana est présenté comme la démocratie la plus stable en Afrique de l’Ouest. Les gouvernements successifs, y compris le gouvernement actuel du Congrès national démocratique (NDC) ont claironné leur engagement à une gouvernance transparente et responsable. Malheureusement, les gouvernements du Ghana et des sessions successives du parlement ont refusé aux Ghanéens le droit légal d’accéder à l’information. Et ce, malgré plus de dix ans de plaidoyers effectués par les citoyens et des groupes de la société civile pour passer une loi RTI.
Alors que nous félicitons le leadership de la transition au Burkina Faso en ce qui concerne la prise d’une telle décision audacieuse pour favoriser une gouvernance transparente, responsable et sensible, nous exhortons le gouvernement et le Parlement du Ghana à accélérer le processus d’adoption de la loi de DAI au Ghana.
Le droit à l’accès à l’information est un droit humain fondamental garanti par les instruments régionaux et internationaux dont le Ghana est signataire.
La MFWA demande également à d’autres pays de la région ouest-africaine qui n’ont pas de lois DAI à adopter de telles lois pour promouvoir la transparence et la responsabilité en matière de la gouvernance. Nous exhortons également le CEDEAO à adopter un cadre régional d’accès à l’information en ligne avec le Protocole sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance.