Le 31 juillet 31 2015, Joseph Gnahoua Titi, directeur de publication du journal Aujourd’hui, a comparu devant un juge d’instruction en Côte d’Ivoire pour “diffusion de fausses informations” et “outrage au chef de l’Etat”.
Avant son interpellation et détention ultérieure à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, le 29 juillet, Titi a été convoqué le 28 juillet avec son rédacteur-en-chef, Séverine Blé. Il leur a été demandé d’expliquer pourquoi ils ont publié un article dans le journal Aujourd’hui, tandis que Titi a été interrogé pendant près de cinq heures.
Ledit article, qui a été publié le 21 juillet et titré: “Le Président Ouattara immensément riche. Sa fortune estimée à 17 milliards de dollars US”, aurait “mis en cause” le président ivoirien, M. Alassane Ouattara.
Pendant son interrogatoire, Titi a affirmé que l’article était basé sur des informations publiées par le service de renseignements français, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure – DGSE).
Selon la correspondante de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest basée en Côte d’Ivoire, ces rapports ne sont pas bien reçus dans le pays.
“Ces rapports de la DGSE mettraient en cause le régime d’Abidjan sur la violation de l’embargo sur les armes, les détournements massifs des deniers publics et la fraude électorale”, a affirmé notre correspondante.
La MFWA dénonce l’interpellation et la détention de Titi. Les délits de presse ont été dépénalisés en Côte d’Ivoire en 2004. De ce fait, l’interpellation et la détention de Titi constituent une violation des droits de Titi en tant que journaliste.