La police béninoise a usé de gaz lacrymogènes pour disperser un groupe d’étudiants qui se sont rassemblées pour la tenue d’une conférence de presse et une assemblée générale dans un hôtel.
Le 17 Février 2017, des centaines d’étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi se sont réunis à l’hôtel Le Refuge dans la ville d’Abomey-Calavi, pour une assemblée générale et une conférence de presse.
Selon Prince Boris Ake, le président de l’organisation estudiantine; l’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Benin(UNSEB), la rencontre avait pour but de « faire des déballages» et « nous allons sortir des dossiers sur les autorités universitaires ».
Selon le correspondent de MFWA au Benin, les étudiants ont décidé d’organiser la conférence de presse à l’hôtel du fait que cela est interdite sur le campus. En Octobre 2016, le gouvernement avait interdit toutes activités de protestation des organisations estudiantines sur tous les quatre universités publiques dans le pays. L’interdiction faisait suite aux manifestations des étudiants sur le campus d’Abomey-Calavi contre des mesures administratives que les étudiants jugeaient draconiennes.
L’interdiction étant toujours en vigueur, les étudiants ont décidé de tenir leur réunion à l’hôtel mais ils ont été surpris lorsque les forces de sécurité policières sont arrivées pour les persuader de renoncer à l’organisation de leur conférence de presse. Devant l’échec de la persuasion, les policiers sont repartis pour revenir ensuite armés des équipements anti-émeute pour disperser les étudiants avec le jet des gaz lacrymogènes. Il a été reporté qu’un certain nombre d’étudiants ont été blessés dans la mêlée qui a suivi.
La MFWA trouve inquiétante l’intolérance des autorités béninoises face aux manifestations de protestations publiques. L’attaque sur les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi est injustifiée et représente une violation flagrante de la liberté d’expression, de la liberté de rassemblement pacifique et d’association. Les étudiants ont respecté l’interdiction et ont décidé de tenir leur réunion hors du campus, il est donc inconcevable que la police s’est transportée à l’hôtel pour les disperser à coup de gaz lacrymogènes. Nous exhortons les autorités au Benin à enquêter sur l’incident et assurer à ce que les policiers qui ont abusé des droits des étudiants soient sanctionnés. Nous exhortons aussi le président Patrice Talon à rappeler la police à l’ordre et de permettre aux étudiants d’exercer librement leurs droits.