Approbation d’Extradition du Suspect par la Justice de France et Commémoration du 20ème Anniversaire de l’Assassinat de Norbert Zongo

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Festival des Récréatrales, à Ouagadougou, le 3 novembre 1998. Sur une sculpture sont juxtaposés les portraits du journaliste assassiné Norbert Zongo et de François Compaoré, frère de l’ex-président Blaise Compaoré, considéré comme l’un des principaux suspects. ISSOUF SANOGO / AFP

Aujourd’hui, le 13 décembre 2018, marque les 20 années de l’assassinat de Norbert Zongo, journaliste burkinabé. Et ce qui peut être considéré comme une avancée majeure dans la longue lutte pour que justice soit rendue au journaliste assassiné, un tribunal de France a approuvé l’extradition du principal suspect vers le Burkina Faso pour faire l’objet d’un procès.

L’accord d’extradition de François Compaoré, frère de l’ancien président Blaise Compaoré, a été donné le 5 décembre 2018.

Le célèbre journaliste d’investigation  a été tué alors qu’il enquêtait sur les circonstances de la mort en détention du chauffeur de François Compaoré. Sa mort a déclenché une vague de protestations des médias et de groupes de la société civile réclamant justice et dénonçant la culture de l’impunité sous le régime de Compaoré. La mobilisation de masse de la société civile a finalement mené à une révolte populaire en 2014 mettant ainsi fin à 27 ans de dictature de Compaoré.

On se souviendra que le gouvernement burkinabé post-Compaoré a lancé un mandat d’arrêt international contre François Compaoré à la suite d’enquêtes qui auraient révélé son implication dans le meurtre de Zongo.

François Compaoré a été arrêté en octobre 2017 lorsqu’il est descendu d’avion à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en France. Les efforts des autorités burkinabè pour obtenir son extradition ont rencontré le refus de la France, dont les lois interdisent l’extradition de suspects vers des pays où ils pourraient encourir la peine de mort.

Après que les autorités burkinabè eurent assuré que le pays avait bien avancé dans ses efforts pour abolir la peine de mort, l’extradition fut approuvée.

C’est une étape importante dans la quête de la justice et dans la lutte contre les crimes commis contre les journalistes qui, dans la plupart des cas, restent impunis.

Cette décision judiciaire importante envoie un message sans équivoque et un encouragement aux défenseurs des droits de l’homme et aux militants de la liberté de la presse. C’est un espoir de justice pour les parents et les familles touchés par ces crimes.

“On a eu un “ouf” de soulagement “, déclare Robert Zongo, le frère du journaliste assassiné.

Il ne pouvait y avoir meilleur soulagement en ce moment  où l’on marque le 20ème  anniversaire du meurtre de Zongo. Avec cette décision capitale, la nature sobre de la commémoration annuelle de cette date importante dans le calendrier des médias au Burkina Faso cédera la place à une ambiance plus enthousiaste cette fois-ci.

La MFWA se félicite de l’approbation de l’extradition et exhorte les autorités françaises à prendre des mesures pour que François Compaoré soit renvoyé au Burkina Faso pour y être jugé. Nous souhaitons à la communauté des médias du Burkina Faso une commémoration réussie du 20ème anniversaire du meurtre de Norbert Zongo.