Madiambal Diagne, le directeur de publication du journal privé de Dakar, Le Quotidien, a été placé sous mandat de dépôt et gardé en prison depuis le 9 juillet 2004. Les charges retenues contre le journaliste sont « publication de documents confidentiels, diffusion de fausses nouvelles et atteinte à la sécurité publique ».
Le 5 juillet, Madiambal Diagne a publié un rapport du Haut Conseil de la Magistrature du Sénégal, dans lequel certaines juges affirmaient avoir subi des pressions et reçu des directives de la part de plusieurs autorités sénégalaises. Après deux séries d’interrogatoires conduits sur requête du procureur de la République, il a été finalement placé en détention à la prison de Dakar en attendant son procès. Ses avocats disent que l’acte est plus politique que judiciaire.
Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a fermement condamné cette “tentative d’intimidation” et exigé « la mise en liberté immédiate » de Madiambal Diagne. Alpha Sall, le secrétaire Général du SYPICS a vivement critiqué les « lois qui sont défavorables aux libertés, telles que l’article 255 du Code Pénal portant sur la publication de fausses nouvelles et l’article 139 du Code de Procédure Pénale qui traite pratiquement les journalises de terroristes ». Les éditeurs sénégalais ont entamé des actions de soutien à Madiambal et près de dix quotidiens basés à Dakar ont publié un éditorial commun dans lequel ils se sont appesantis sur cette « violation de la liberté d’expression ». Ils ont aussi décidé de boycotter « jusqu’à nouvel ordre », toutes les activités du gouvernement et du Parti Démocratique Sénégalais au pouvoir.
Plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression telles que la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) et la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) ont condamné l’emprisonnement de Madiambal Diagne.