ALERTE Nigeria  : Rédacteur de journal arrêté et détenu par la police

0
426

Omo-Ojo Orobosa, rédacteur du journal  Midwest Herald  fut arrêté à Lagos pour des actes de sédition commis à Abuja, la Capitale Fédérale. Le bureau du quotidien à Lagos fut scellé.

L’avocat d’Orobosa, Festus Keyamo, révéla qu’il avait été arrêté par des détectives du Département « D » du Poste de Police d’Ondo, sur parait-il, les ordres de la première dame du Nigeria, Stella Obasanjo.

Orobosa aurait trouvé dans son bureau une équipe de policiers qui l’attendaient, dirigés par un inspecteur de police, Sunday Owolabi. Les policiers qui avaient scellé le bureau d’Ikeja à Lagos, se présentèrent comme étant du Département « D », Département de la Police Judiciaire (CID) à Akure et indiquèrent qu’ils avaient reçu l’ordre de la première dame de l’arrêter, suite à une publication dans l’édition de la semaine précédente du  Midwest Herald  titrée « Stella la cupide ».

L’histoire disait que Mme Obasanjo vendait des maisons de l’État à ses proches en deçà des prix pratiqués sur le marché, en la qualifiant de cupide.

Bien qu’ils n’avaient aucun mandat d’arrêt, les policiers emmenèrent Orobosa à Akure. Le 3 mai, il fut emmené à Abuja où il fut détenu.

Ayodeji Amusa, le porte-parole de Mme Stella Obasanjo, a dit qu’il n’était pas au courant de l’arrestation. Il prétendait que Mme Obasanjo le lui aurait dit, si l’histoire de arrestation était vraie.

Quand Media Rights Agenda (MRA) a visité Festus Keyamo le 5 mai, il a révélé  que Mr. Omo-Ojo avait été interrogé sur l’article incriminé par l’inspecteur général de police. Il ajouta que M. Omo-Ojo fut détenu au secret. Son téléphone portable lui avait été retiré et aucun visiteur ne pouvait le voir. Il n’avait pas été présenté devant la justice.

Keyamo a dit que la police détenait le journaliste délibérément en vue de le punir. Il déclara que son cabinet préparait les documents de procédure en vue de contester la détention illégale d’Orobosa.

Orobosa fut libéré le 13 mai après 12 jours de garde à vue sans inculpation et ce, sur les ordres de l’Inspecteur Général de Police, Sunday Ehindero.

Lors d’une conférence de presse tenue à Lagos pour annoncer sa libération, Omo-Oyo a dit qu’après son arrestation, il avait été conduit de Lagos au Département de la Police Judiciaire (FCID) à Abuja, où il fut gardé dans des conditions inhumaines dans une cellule.

Décrivant son expérience de la détention, il a dit « J’ai été jeté dans une cellule habitée par des criminels endurcis, comprenant des tueurs avoués du chef du « All Nigeria Peoples Party » (ANPP) Marshall Harry. Nous étions environ 42 dans une petite salle faite pour quatre personnes. »

Il a dit que ses compagnons étaient gardés dans une obscurité éternelle avec de pauvres toilettes. Au troisième jour, les policiers envahirent leur cellules et saisirent tout ; y compris les lanternes, les bougies, les plats en plastiques et les cuillères et on leur a dit de manger dans leurs mains.

Omo-Ojo a dit que juste après son arrestation, il lui a été proposé la liberté conditionnelle, s’il acceptait de livrer Philipson Abah, son assistant dont l’article controversé portait sa signature. Mais il dit avoir refusé cette offre.