Une équipe conjointe de soldats et de policiers, apparemment sous les ordres du Gouvernement Fédéral, saisirent la station radio de l’Etat de Bayelsa, Glory FM, située à Yenogoa la capitale de l’Etat dans la région du Delta du Niger. Ils fermèrent la station et arrêtèrent son Directeur Général, M. Righten Sorgwe.
Plus de 200 policiers et militaires armés ont investi la station de radio à 5 H 30 très tôt le matin. Certains agents de sécurité demandèrent à voir l’ingénieur en chef des services de la station et lui ordonnèrent de les amener à la salle des émetteurs. Ils le forcèrent à arrêter les émissions de la station, après avoir chassé le personnel qui y travaillait.
Soixante policiers environ furent cantonnés dans les locaux pour s’assurer que la station n’émettrait plus.
Lorsqu’on l’a contacté, le Commissaire de Police de l’Etat de Bayelsa, Hafiz Ringim, a dit que les policiers étaient placés à la radio pour la protéger contre toute acte de vandalisme.
Diepreye Alamieyeseigha, gouverneur de l’Etat de Bayelsa, à qui appartenait la radio, était engagé dans une querelle de clochers avec le Gouvernement Fédéral, après qu’il ait bénéficié d’une liberté provisoire au Royaume Uni et regagné le Nigeria, le 20 novembre. Il avait été arrêté à Londres, en septembre 2005, pour blanchissement d’argent.
Suite à une guerre des ondes entre Glory FM et les organes de Radiodiffusion et Télévision de l’Etat fédéral (NTA), l’autorité de régulation, la National Broadcasting Commission (NBC) avait, dit-on, mis sous surveillance Glory FM et ordonné à cette station de lui transmettre les enregistrements de ses principaux bulletins d’information pour examen.
Au même moment, la NTA, qui dispose d’une monopole de fait, continua d’émettre, en présentant uniquement des informations favorables au Gouvernement fédéral dans le cadre de ce contentieux.
Lorsqu’il fut contacté, le responsable des affaires publiques de la NBC, Mark Ojiah, nia l’implication de la commission dans la suspension de Glory FM, en disant : « Nous ne savons pas d’où viennent les ordres. Nos bureaux à Port Harcourt et à Benin ne nous ont donné aucune explication sur le problème ».
La station fut rouverte environ deux semaines après la mise en accusation de Alamieyeseigha et son remplacement par Jonathan Goodluck.