ALERTE NIGER  : Le Directeur du Groupe de presse Alternative jeté en prison

0
530

Moussa Tchangari, Directeur du Groupe de presse Alternative, a été jeté en prison le mardi, 29 mars, 2005 au Camp Pénal de Daikaina, localité située à 160 kilomètres de Niamey.

Tchangari qui avait été inculpé de deux chefs d’accusation, à savoir « atteinte à l’autorité de l’Etat et appel à des attroupements non armés », est également le Secrétaire à la Communication de la Coalition Démocratique de la Société Civile Nigérienne (CDSCN), l’une des organisations qui réclament la suppression de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) imposée  sur les produits alimentaires, l’eau et l’électricité en début de cette année.

Selon la source de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA)-Niger, Radio France Internationale (RFI) avait diffusé une interview dans laquelle le journaliste affirmait que les arrestations des leaders de la société civile ne décourageraient pas les citoyens d’entreprendre des manifestations pour revendiquer leurs droits.

Le 26 mars 2005, à 12 heures, quatre agents de la police nationale se sont rendus au bureau de Tchangari et lui ont demandé de les suivre sans présenter aucun mandat d’arrêt. Il a été conduit au commissariat de la Police judiciaire où trois leaders de la société civile étaient détenus pour avoir organisé des marches de protestation contre la vie chère.

Le 27 mars 2005 également, la police a perquisitionné le domicile du journaliste et les locaux du groupe Alternative. Le lendemain, 28 mars 2005, le Ministre de la Culture et la Communication, Oumarou Hadari a annoncé sur Télé Sahel, la télévision nationale, que le gouvernement prendrait des mesures contre les médias qui diffuseraient les propos des leaders de la société civile.

Le 29 mars 2005, aux environs de 5 heures du matin cinq agents de la police nationale en tenue civile, se sont introduits dans les locaux de la radio Alternative FM qui diffuse à Niamey et ses environs, et ont ordonné au technicien de quitter le studio. Les agents ont ensuite fermé les portes et emporté les clés de la station en disant que celle-ci ne devrait plus émettre.

Lorsque les responsables de « Alternative FM » ont contacté le Conseil Supérieur de la Communication, l’organe de régulation des médias, ce dernier a affirmé ne pas être associé à la décision de fermer la station.

Ce camp Pénal de Daikaina où il est détenu est réservé aux prisonniers d’opinion et aux criminels dangereux dont certains ont trouvé la mort du fait des morsures de serpents ou de la chaleur excessive.

La MFWA condamne vivement les harcèlements injustifiables réservés aux journalistes depuis le déclenchement des manifestations. Elle est indignée particulièrement par l’arrestation arbitraire et l’emprisonnement de M. Tchangari.

La MFWA  demande sa libération immédiate et inconditionnelle ainsi que la réouverture de radio Alternative FM. En plus, elle demande au gouvernement du Président Mamadou Tandja de respecter la liberté d’expression et le droit des citoyens du Niger d’exprimer leur opinions sur les questions d’intérêt public.