Les rédacteurs de quatre hebdomadaires à savoir L’Eveil Hebdo, L’Authentique, Le Journal et Al Moujtamaa sont poursuivis pour diffamation contre Bodiel Ould Homeid, membre de haut rang du Parti Républicain Démocratique Socialiste (PRDS) au pouvoir et un proche ami du Président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya.
Selon les sources de Media Foundation for West Africa (MFWA) – Mauritanie, les rédacteurs devaient tout d’abord comparaître devant le Procureur de la République à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, mercredi le 31 mars, 2004. Après avoir attendu pendant plus de deux heures, ils ont été renvoyés et devraient comparaître devant le tribunal le lendemain, 1er avril 2004.
Les quatre journaux avaient publié des articles faisant état du détournement de deniers publics par Ould Homeid du temps où celui-ci était ministre des Finances, entre janvier 2002 et juillet 2003.
En Mauritanie, la diffamation est punie par les articles 25, 26 et 27 de l’Ordonnance No 91-023 du 25 juillet 1991, relative à la liberté de la presse en Mauritanie. L’article 27 stipule : «La diffamation commise envers les particuliers … sera punie d’un emprisonnement de cinq jours à six mois et d’une amende de 80,000 400,000 ouguiyas [de 250 US dollars et 1000 US dollars] ou de l’une de ces deux peines seulement.»
La MFWA est préoccupée par le fait que le régime juridique et les pouvoirs politiques en Mauritanie tendent de criminaliser la parole et l’expression ; et qu’il existe toujours le risque pour les quatre journalistes d’écoper des peines d’emprisonnements fermes.
Nous voudrions réitérer notre appel au gouvernement du Président Maaouiyaa Ould Sid’Ahmed Taya pour qu’il abroge l’odieuse Loi de 1991 relative à la presse en Mauritanie, qui est utilisée pour censurer la presse, placer les journalistes en détention et d’une manière générale, saper la liberté d’expression dans le pays.