Les journalistes et les organisations de médias à travers le pays ont imposé un black-out médiatique illimité afin de demander la libération de leur collègue, Boukary Daou, qui est en détention depuis son arrestation le 6 mars 2013 par des éléments de l’Agence malienne des renseignements.
Daou, le directeur de publication du quotidien privé Le Républicain, a été arrêté pour avoir publié une lettre adressée au président par intérim, Dioncounda Traoré. La lettre a été rédigée par des militaires révoltés par les avantages accordés au capitaine Amadou Sanogo, le chef du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le président Toumani Touré.
Selon le correspondant de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), depuis le 12 mars, les journaux ne sont pas dans les kiosques et les stations de radio ont cessé de diffuser. Selon les journalistes, cette mesure demeurera en vigueur jusqu’à la libération de leur collègue.
Dans un développement précédent, Dramane Traoré, un journaliste de Radio Kayira, une station privée, a, le 28 février 2013, reçu des blessures au couteau quand il a été agressé par un assaillant inconnu. Traoré a subi cette rude épreuve lorsque son agresseur lui a rendu visite chez lui et a fait semblant de lui transmettre une lettre pour sa station de radio. Ensuite, il lui a porté un coup de couteau à la tête.
Traoré, un analyste politique, avait reçu des menaces quelques semaines plus tôt par des inconnus selon lesquelles il serait tué bientôt s’il ne quittait pas Radio Kayira.
La MFWA est très préoccupée par la situation et dénonce les développements récents survenus dans les médias maliens dont les professionnels font l’objet d’enlèvements, de détentions, d’actes d’agression et de censure depuis l’avènement de la crise politique en mars 2012.
Nous exhortons les agences de sécurité pour qu’elles convoquent une réunion avec les dirigeants des différents groupes et associations de médias afin de formuler des stratégies en vue de mettre fin à ces attaques et actes d’intimidation.